Les listes de fournitures scolaires de plus en plus légères

Au début de l’été, la Commission scolaire des Bois-Francs (CSBF) a versé quelque 1,9 M $ aux parents en compensation des frais encourus par l’achat du matériel qui aurait dû être fourni par les écoles. Depuis quelques années, on a changé de façon de faire afin que les élèves aient tous les articles essentiels pour la rentrée, sans épuiser la bourse de leurs parents.

«Ça fait plusieurs années que nous avons le souci de diminuer le coût pour les parents», signifie Michael Provencher, secrétaire général de la CSBF. L’imprécision de la loi a mené différents intervenants du milieu scolaire à s’enquérir de barèmes plus précis, afin de pouvoir s’y conformer. Car, d’indiquer M. Provencher, la CSBF avait déjà commencé à revoir ses listes en y enlevant des éléments jugés plus excessifs, notamment au plan de la quantité. «Tout partait d’une bonne intention. Par exemple, lorsque les enseignants demandaient une boîte de crayons de plomb, ils savaient qu’en cours d’année, les enfants en utiliseraient plusieurs et que ça éviterait aux parents de retourner en acheter. On indiquait simplement aux parents combien ça pourrait en prendre», exemplifie-t-il. Désormais, la liste ne contient que ce qui s’avère essentiel pour amorcer l’année. «Ensuite, il appartient aux parents de compléter. Si ça prend trois crayons de plomb pour commencer l’année, une fois ceux-ci passés, ils devront aller en chercher d’autres», explique M. Provencher. Le hic avec cette méthode réside dans la participation ou non du parent. Or, la CSBF se base dorénavant sur la responsabilité parentale pour veiller à ce que tous les élèves aient les crayons dont ils ont besoin. D’ailleurs, la plupart des écoles inscrivent une mention au bas des listes pour aviser les parents qu’ils pourraient devoir renouveler des articles au courant de l’année.

Articles fournis

Depuis la promulgation de la nouvelle loi, des objets ont été rayés de la liste. Les boîtes de mouchoirs, entre autres, n’y apparaissent plus. Les écoles doivent les fournir. Les calculatrices scientifiques sont toujours disponibles dans les classes de mathématiques, mais l’on suggérait aux familles qui le souhaitaient d’en acquérir une afin d’en profiter à la maison. «À mon époque, elles se vendaient 120 $. Aujourd’hui, c’est 12 $. Alors il devient permis de charger aux parents car c’est devenu un produit à coût restreint», note-t-il.

Depuis quelques années, le financement ministériel se voit distribué directement aux écoles et ne transite plus par les commissions scolaires. Certaines sommes correspondent à des mesures ciblées, résume le secrétaire général. Ainsi, si l’on reprend le cas des mouchoirs, les écoles ne reçoivent pas plus d’argent pour les défrayer, mais on leur précise dans quelle part du financement piger. Il faut donc trouver où couper. «Une boîte de mouchoirs peut représenter 50 cents pour les parents, mais lorsque l’on a 13 000 élèves, ça commence à faire des mouchoirs», calcule-t-il.

Hygiène

Certaines disciplines pourraient disparaître tranquillement. Pour l’apprentissage de la flûte, on demandait aux parents d’en acheter une, surtout parce que les élèves y mettent la bouche. Maintenant, les établissements doivent fournir les instruments de musique. «Des acquisitions de flûtes devront être faites, ou des transformations apportées aux programmes. D’autres choses pourraient être proposées en musique», image M. Provencher.

Pour les sorties récréatives, les parents seront encore appelés à participer. Des campagnes de financement évitent parfois aux familles ces déboursés. «Il ne faut pas oublier que tous ces frais, sorties et listes de fournitures, sont tous préalablement approuvés par le conseil d’établissement de l’école, formé de membres du personnel et de parents. Il ne s’agit donc pas d’une volonté de la commission scolaire ou des écoles», rappelle Michael Provencher.

Dans certaines écoles, on construit à présent les listes par cycle, pensant à ce qui pourra s’utiliser pour plusieurs années. Des établissements invitent, au bas de leurs listes, les parents à récupérer des articles. «Plusieurs articles reviennent année après année, comme les crayons de plomb, gommes à effacer, bâtons de colle, duo-tangs et ciseaux», constate M. Provencher. Enfin, la communication entre les enseignants des différents niveaux et autres intervenants mène à l’allégement des listes.