Ils ont serré les dents en roulant en fauteuil roulant…

Alors que Denis Laliberté relevait le défi de réaliser 12 tours du réservoir Beaudet en fauteuil roulant, dimanche, les volontaires qui ont tenté de l’imiter en empruntant les chaises pour personnes à mobilité réduite ont vite été sensibilisés à ce niveau de difficulté.

Les organisateurs du premier Défi 12 h R.A.S., qui a eu lieu dimanche, peuvent dire «mission accomplie», après avoir attiré environ 200 participants qui sont désormais sensibilisés à la dure réalité des gens à mobilité réduite. Ceux-ci pouvaient emprunter l’un des 24 fauteuils roulants à leur disposition dès 8 h le matin, avec lesquels ils réalisaient un tour de 5 km du réservoir Beaudet… ou plus.

Si le parcours est plat, à la ligne de départ, il comprend des côtes particulièrement ardues à gravir en fauteuil roulant durant la boucle. Selon Éric Sévellec, cofondateur de Réseau Autonomie Santé (RAS), la majorité des participants sont parvenus à les monter, sans débarquer de leur chaise.

«Ils ont serré les dents et ont ressenti le privilège qu’ils avaient de pouvoir se lever et pousser le fauteuil en marchant, s’ils le voulaient. Les personnes à mobilité réduite ne peuvent pas faire ça», rapporte cet organisateur.

Les gens qui préféraient faire le trajet à la marche, à la course ou en vélo le pouvaient aussi.

Plus envie de se plaindre

Les participants, qui en avaient souvent assez après un seul tour, n’avaient plus envie de se plaindre après cette expérience.

«Ça reste une côte. Moi-même j’ai  de la misère à monter», admet Denis Laliberté, qui s’entraîne depuis quelques années au réservoir Beaudet.

Annabelle Lecompte s’est rendu compte qu’il fallait surveiller attentivement les crevasses dans l’asphalte quand on se déplace en fauteuil roulant.

Annabelle Lecompte et son père, Éric Lecompte, ont transporté une personne à mobilité réduite avec une «Joëllette». (Photo www.lanouvelle.net)

«Je regarde toujours le sol. Ça nous amène à voir cette réalité-là», souligne M. Laliberté, qui dosait son énergie, en après-midi, pour réussir ses 12 tours en 12 h.

Cet homme de 47 ans se déplace en fauteuil roulant depuis qu’il a subi un accident à la ferme, à l’âge de 24 ans. Malgré tout, il a continué à travailler comme producteur laitier jusqu’à temps qu’il vende l’entreprise agricole, en 2015. Ensuite, il s’est mis à faire de l’exercice pour garder la forme parce que sa santé déclinait.

«J’ai eu la piqure. Ça me faisait du bien autant physiquement que mentalement», assure celui qui est actuellement chargé de projets à la Ville de Victoriaville, au département de l’accessibilité universelle.

Convivial

Même si certains ont trouvé le défi exigeant, une belle ambiance régnait sur le site, dimanche. L’événement encourageait avant tout l’expérimentation et la participation.

«C’est une belle activité», estime Éric Lecompte, le président d’honneur de la compagne qui visait à amasser des fonds pour Handicap Action et le R.A.S.

Les organisateurs s’étaient fixé l’objectif de recueillir 7500 $, mais ils étaient surtout contents du bon déroulement du défi. Celui-ci a été reporté d’une journée à cause des prévisions météo qui annonçaient des orages, samedi.

«Le but est d’avoir du plaisir», rappelle M. Laliberté.