Des immigrants accueillis à bras ouverts!

Les immigrants de plusieurs nationalités étaient à l’honneur lors de la 8e Fête de la diversité culturelle qui leur rappelle que la région est plus riche grâce à eux.

À cause du temps humide et la chaleur humaine des peuples heureux d’échanger entre eux, il faisait chaud, samedi, au Carré 150, situé au centre-ville de Victoriaville, où se tenait exceptionnellement la Fête de la diversité culturelle.

Selon Mia Guillemette, responsable des activités et événements au Comité d’accueil international des Bois-Francs (CAIBF), les festivités devaient avoir lieu au parc de la Vélogare, mais l’organisation a dû opter à la dernière minute pour son «plan B», en raison des risques élevés d’orage qui étaient prévus.

Mia Guillemette, responsable des activités et événements au CAIBF a donné un câlin au brigadier du bonheur, Robert Tremblay. Photo www.lanouvelle.net)

C’est la première fois en huit ans que l’événement doit se tenir à l’intérieur, mais les gens se sont rapidement passé le mot pour être présents au rendez-vous.

«Il y a eu une belle solidarité dans la population. On sent que les gens apprécient cette fête. Ça prend de l’ampleur chaque année», constate Mme Guillemette.

Des mets de plusieurs nationalités pouvaient être dégustés sur place, ce qui suscite toujours beaucoup d’intérêt. Les groupes de musique, comme Ayrad, Jah & I et Kumbiazone, se sont produits dans le cabaret.

Originaire de la Tunisie, Hachem Elabdi vit à Victoriaville depuis sept ans et il avait beaucoup de succès avec ses baklavas. (Photo www.lanouvelle.net)

En guise de nouveauté, le groupe traditionnel québécois Mathieu Allard et ses quêteux a été invité pour répondre à la demande des nouveaux arrivants qui souhaitent se familiariser avec la culture québécoise.

La patrouille verte était également présente pour sensibiliser les familles aux bonnes pratiques environnementales. Pour les enfants, un espace leur était consacré au studio, à l’étage supérieur.

Ils sont bienvenue

Une cérémonie d’accueil a souhaité la bienvenue aux nouveaux arrivants de Victoriaville, venus de l’étranger. (Photo www.lanouvelle.net)

Une courte cérémonie a permis d’accueillir les nouveaux Victoriavillois venus de l’étranger. Le CAIBF accueille environ 70 immigrants chaque année qui étaient auparavant uniquement composés de réfugiés. Il y a quelques semaines, l’organisme s’est vu émettre un mandat plus élargi, si bien qu’ils s’occuperont de tous les immigrants.

«Ça va se diversifier de plus en plus», indique Mme Guillemette.

Bon nombre de réfugiés syriens étaient présents à la Fête de la diversité. C’est le cas de Mohamed Alehammadi, âgé de 20 ans, qui est arrivé au Québec en novembre dernier, comme réfugié, avec neuf membres de sa famille. Il dit avoir reçu beaucoup de soutien et de conseils venant de ses pairs syriens établis à Victoriaville. Ce dernier, qui a débuté ses cours de francisation, dit adorer l’école. Il travaille également chez Armatures Bois-Francs où il coupe et manipule du métal.

Le réfugié syrien Mohamed Alehammadi est arrivé au Québec en novembre dernier et travaille déjà chez Armatures Bois-Francs, en plus de suivre des cours de francisation. (Photo www.lanouvelle.net)

Alehammadi trouve que la communauté est bien organisée pour inclure les immigrants, comme lui. «On ne se sent pas étranger», dit-il, en anglais.

Danielle LeBlanc, de Solidarité Nord-Sud des Bois-Francs, s’adresse d’ailleurs aux Québécois de souche pour qu’ils soient ouverts et bienveillants à l’égard des nouveaux arrivants. «C’est vraiment extrêmement nécessaire», est-elle d’avis.

Par exemple, elle fait de la sensibilisation dans les écoles, où elle a accompagné le Syrien Bilal Qabalawi qui a raconté aux ados les épreuves qu’il a traversées, avant d’être accueilli ici. L’homme de 23 ans a vécu quatre ans dans un camp de réfugiés, où il manquait de tout.

«Il y avait une toilette pour 30 ou 40 personnes. On manquait de pain pour se nourrir. On n’avait jamais la permission de sortir», relate celui qui est arrivé au Québec le 16 décembre 2016.

Brigade du bonheur

Marie-Jeanne et Robert Tremblay, de la brigade du bonheur, étaient présents pour faire des câlins gratuitement et partager l’amour inconditionnel. Ce mouvement québécois a été fondé par Olivier Blais et s’est répandu récemment jusqu’à Victoriaville.

Robert Tremblay et Marie-Jeanne, de la Brigade du bonheur, offraient des câlins gratuitement aux gens présents à la Fête de la diversité culturelle.
Photo www.lanouvelle.net

«Ça m’apporte de la joie et ça me fait sortir de ma zone de confort. C’est une énergie qui passe», explique le Sherbrookois qui portait une perruque verte.

Selon Marie-Jeanne, qui étudie en psychologie à l’université, leur amour vise à combattre les préjugés racistes, sans fondement, dont souffrent trop souvent les immigrants.

«On se donne de l’amour comme des frères et des sœurs humains, peu importe la couleur de notre peau. Je suis chanceuse d’être née au Québec alors que d’autres ont vécu la guerre. Il faut essayer de bâtir quelque chose de bon ensemble, peu importe l’endroit d’où on vient», partage-t-elle.