Planification de l’immigration 2020-2022 : il faut faire plus et rapidement, disent la FCCQ et la CCIBFE

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a rappelé, cette semaine en commission parlementaire sur les seuils d’immigration qu’un rehaussement de ceux-ci permettra de limiter les effets du vieillissement de la population et de faire face à la pénurie de main-d’œuvre actuelle et future, conjointement avec d’autres mesures telles l’attraction et la rétention des travailleurs expérimentés ainsi que l’amélioration de l’adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. La Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs – Érable (CCIBFE) soutient cette position, en raison des besoins criants de main-d’œuvre dans Victoriaville et sa région.  

«La politique d’immigration doit suivre l’évolution des besoins du marché du travail pour minimiser les difficultés de recrutement des entreprises» affirme Kathy Megyery, vice-présidente, Stratégies et affaires économiques de la FCCQ.

«Actuellement, plusieurs centaines d’emploi restent à pourvoir dans Victoriaville et sa région. Il faut donc se doter d’objectifs ambitieux et d’initiatives, à la hauteur de nos besoins pour aider nos entreprises », ajoute Geneviève Thibault, présidente de la CCIBFE. «Notamment, le programme Un emploi en sol québécois de la FCCQ est une opportunité de rencontre entre nos employeurs et les personnes immigrantes, visant à favoriser leur intégration sur le marché du travail québécois.»

La proposition du gouvernement de rétablir le seuil de 2018 seulement en 2022, soit entre 49 500 et 52 500, préoccupent la FCCQ et la CCIBFE. Ce choix pourrait avoir pour effet de diminuer le poids démographique du Québec, comparativement aux autres provinces canadiennes dont les seuils d’immigration sont à la hausse. Déjà en novembre 2017, la FCCQ avait publié une étude sur le sujet.

La FCCQ et la CCIBFE croient que la Planification doit tenir compte des bonnes performances de l’économie québécoise et préconise un rattrapage du niveau d’immigrants économiques, en établissant un seuil à 60 000 personnes immigrantes de cette catégorie, d’ici 2022. «Cela permettrait de poursuivre l’expansion des entreprises tout en aidant à la croissance économique du Québec et à l’élévation des niveaux de vie», estime Kathy Megyery.

Capacité d’accueil du Québec

Alors que le gouvernement du Québec a entamé une réforme de l’immigration, avec le projet de loi no 9 adopté en juin, le lancement du portail Arrima et d’un parcours personnalisé d’intégration des personnes immigrantes, la FCCQ et la CCIBFE croient qu’il faut profiter des trois prochaines années avant la prochaine planification pluriannuelle pour se doter d’indicateurs économiques et sociaux qui permettront de trouver le point de rencontre entre les besoins de main-d’œuvre et la capacité d’accueil du Québec. «Les décisions en matière d’immigration gagneront à s’appuyer sur une lecture objective et commune de la situation», dénote Geneviève Thibault.

«Il est nécessaire de baser la décision quant aux seuils d’immigration sur des données économiques et sociales objectives, qui démontreront inévitablement l’importance d’augmenter substantiellement l’immigration», estime Kathy Megyery.

Arrimer la grille de sélection aux indicateurs sociaux et économiques

«La transformation en profondeur du système d’immigration doit être complétée à court terme, en modifiant -notamment la grille de sélection des travailleurs qualifiés, ainsi qu’en réduisant substantiellement les démarches administratives et les délais pour le  traitement des dossiers des candidats à l’immigration», dit Geneviève Thibault.

«Le traitement des demandes et la sélection des immigrants économiques doivent se faire sur la base de l’employabilité, et non prioritairement en fonction du niveau de formation académique. Il importe de donner priorité aux candidatures qui détiennent une offre d’emploi en bonne et due forme», conclut Kathy Megyery, rappelant la proposition de son organisation de créer un tableau de bord des indicateurs sociaux et économiques qui devraient guider les orientations en immigration.

Le mémoire de la FCCQ sur la planification de l’immigration 2020-2022 peut être consulté ici.