Bûcheronnage sportif : Dominic Mercier-Provencher représentera le pays au championnat mondial

Dominic Mercier-Provencher vient de passer à l’histoire. Il a remporté le titre de champion canadien, chez les recrues, en bûcheronnage sportif. Le printemps prochain, il représentera le pays au championnat mondial, présenté en Europe.

C’est lors du STIHL Timbersports Canadian championship 2019 tenu à Mississauga, en Ontario à la fin juillet, que le jeune homme de Saint-Sylvère a décroché ces honneurs. Il s’agissait pour lui d’une toute première expérience à cet événement spectaculaire qui regroupe les meilleurs bûcherons sportifs du pays, tant chez les pros que chez la relève.

Il a gagné sa place lors des qualifications de l’Est du Canada, qui se tenaient au Nouveau-Brunswick. À cette occasion, il était, là aussi, monté sur la plus haute marche du podium.

«Je voulais vraiment participer à la compétition de cette année, car c’était ma dernière chance de le faire dans la catégorie rookie (recrue). Ensuite, je passe chez les pros et là, ça monte d’un cran», mentionne le champion.

Dans sa catégorie actuelle, quatre épreuves de coupe sont à réaliser avec divers outils. La première consiste à couper des rondelles de bois dans un billot de 40 cm de diamètre avec une scie à chaîne stock non modifiée. Le concurrent doit réaliser ses coupes le plus rapidement possible et avec la meilleure précision possible.

La deuxième est une épreuve de sciage avec un godendard de 6 pieds et 2 pouces de long. «Là aussi, on s’attaque à une bûche de 40 cm de diamètre. La coupe doit être la plus droite et la plus rapide possible. Évidemment, ce n’est pas un godendard d’antan qu’on utilise pour la compétition. La lame est vraiment très affûtée», explique Dominic Mercier-Provencher.

Les deux dernières épreuves se déroulent avec une hache. Elles aussi sont chronométrées. Les concurrents s’attaquent d’abord à une grosse bûche verticale qu’ils doivent fendre des deux côtés, un peu comme s’ils abattaient un arbre. Ensuite, ils doivent tailler une bûche placée à l’horizontal. «Pour réaliser cette épreuve, on est debout sur la bûche», précise le compétiteur de 24 ans.

Un coup de cœur

Dominic Mercier-Provencher a eu un coup de cœur pour ce sport il y a environ cinq ans, durant ses études en agronomie à l’Université McGill. Il a fait partie de l’équipe intramurale du campus McDonald de l’institution, à Sainte-Anne-de-Bellevue.

«On faisait des compétitions dans la ligue inter-collégiale (Canadian Intercollegiate Lumberjacking Association$p>)», mentionne le compétiteur, qui avait ralenti la cadence depuis sa graduation, mais sans jamais cesser complètement. On a d’ailleurs pu le voir à l’œuvre l’an dernier au Festival du cochon de Sainte-Perpétue.

Le jeune homme s’entraîne chez lui, dans l’érablière de son grand-père, où il coupe ses propres billots d’entraînement; un endroit qu’il fréquente depuis sa tendre enfance et où il a appris à manier la hache et la scie mécanique avec son père, notamment.

Dominic Mercier-Provencher trépigne déjà d’impatience de se retrouver en Europe avec les meilleurs bûcherons sportifs du monde entier. «Je ne sais pas encore ce sera où, ni quand précisément. Mais là-bas, je vais pouvoir pratiquer avec les meilleurs. Ils vont me partager leur expérience et leurs conseils. C’est toute une chance», commente celui qui s’envolera en compagnie de Nathan Cumberland, le champion chez les pros.

Le voyage sera financé par STHIL. «Je devrai apporter mon équipement, indique celui qui dit avoir besoin de deux kits; un pour la pratique et un pour la compétition. Pour le moment, je n’ai pas de kit de compétition à moi, mais c’est dans les plans. Des gens pourraient aussi m’en prêter ou même m’en commanditer. En Ontario, on m’en avait prêté un.»

D’ici là, il poursuit son entraînement. «Ça me fait triper, confie celui qui tire une grande satisfaction à travers son sport. Ce n’est pas comme s’entraîner dans un gym. Il y a une finalité. Quand je finis ma séance, je vois le résultat et mon temps. Ça me motive et ça me rend fier», conclut l’athlète.