Billy Bischof condamné à la prison

Il espérait éviter la détention, mais le juge Simon Ricard de la Cour du Québec en a décidé autrement en condamnant le Warwickois Billy Bischof à purger 12 mois d’emprisonnement.

e magistrat a fait connaître sa décision en fin de journée, mercredi, au palais de justice de Victoriaville.

Dans cette affaire, lors des représentations sur la peine en juin, la poursuite, représentée par Me Jean-Philippe Garneau, avait réclamé une peine entre 12 et 18 mois de détention insistant sur la nécessité de dénoncer et de dissuader de commettre des infractions de même nature.

En défense, Me Daniel Landry avait notamment fait valoir, pour sa part, que la détention était inappropriée en raison du cheminement de son client, suggérant du même coup l’imposition d’un nombre significatif d’heures de travaux communautaires.

Billy Bischof a plaidé coupable, le 15 février, aux accusations de conduite dangereuse causant des lésions et de délit de fuite en lien avec une grave collision survenue en soirée le 4 juillet 2018 sur la route 116 à Victoriaville à la hauteur de l’aéroport.

Au moment de l’impact, au volant de sa camionnette, il textait et roulait à 152 km/h alors que la victime circulait dans la même direction à 98 km/h.

L’impact foudroyant a propulsé la voiture de la victime dans un champ à 109 mètres du point d’impact. «Malgré sa ceinture de sécurité, la conductrice a été éjectée et a été trouvée à cinq mètres de son véhicule par deux bons samaritains», a rappelé le juge Ricard.

Bischof, lui, avait quitté les lieux. Le lendemain matin, il se livrait aux policiers.

En rendant sa décision, le président du Tribunal a rappelé les blessures, le traumatisme crânien de la victime, ses multiples fractures, son coma de sept jours, sa réhabilitation longue et ardue, la médication qu’elle continue de prendre et ses traitements qui se poursuivent.

Le magistrat a évoqué aussi le témoignage de l’accusé ayant agi sous l’effet de la colère, de l’impulsivité, de la frustration après avoir appris une information de nature conjugale.

Le juge Simon Ricard a rappelé les principes de détermination de la peine, laquelle doit être individualisée, tenir compte des facteurs aggravants et atténuants et des critères de dénonciation, de dissuasion, de conscientisation, de réhabilitation et de réparation des torts.

Dans le présent cas, il a insisté sur «la gravité subjective importante» des infractions, soulignant «qu’il roulait le soir à plus de 150 km/h, un comportement téméraire comportant des risques pour lui et pour les autres».

L’état d’esprit dans lequel Billy Bischof a aussi augmenté le risque. «En plus, en utilisant un téléphone cellulaire, il a atteint un risque si grand qu’il a engendré un accident. Et il en rajoute en quittant les lieux en ne pouvant ignorer qu’il laissait une personne (ou plusieurs) en détresse, a noté le juge. Dans un tel cas, chaque seconde compte. Sans la présence des bons samaritains, les conséquences auraient pu être beaucoup plus graves pour la victime et pour lui.»

Le magistrat a considéré comme éléments aggravants la gravité des infractions, les séquelles importantes subies par la jeune femme de 25 ans et «le mépris de l’accusé pour la sécurité d’autrui».

Comme facteurs atténuants, il a pris en compte le plaidoyer de culpabilité de Bischof, son jeune âge, sa collaboration à l’enquête, ses regrets et remords exprimés, l’absence d’antécédent judiciaire, un dossier de conduite vierge jusqu’ici, son engagement dans des thérapies, en plus d’un risque de récidive moyennement faible, selon le rapport présentenciel.

Après avoir fait état de la jurisprudence et traité des fourchettes de peines imposées dans des cas similaires, le juge Simon Ricard a conclu qu’il lui fallait accorder une importance aux facteurs de dénonciation et de dissuasion. «Il a fait preuve d’un flagrant mépris envers les autres usagers de la route. Sa responsabilité est entière. Vitesse excessive, conduite erratique et cellulaire au volant, ces comportements méritent une peine reflétant la réprobation de la société», a-t-il fait valoir, ajoutant qu’un message clair et équivoque doit notamment être lancé concernant «le fléau» du cellulaire au volant, un comportement «inacceptable».

Et le délit de fuite, a précisé le magistrat, doit être puni d’une peine consécutive pour éviter d’envoyer un mauvais message et d’encourager les gens à quitter les lieux.

Ainsi, après l’avoir invité à se lever, le juge Ricard a condamné Billy Bischof à neuf mois d’emprisonnement pour la conduite dangereuse causant des lésions et à une peine consécutive de trois mois pour le délit de fuite.

À cette peine totalisant 12 mois de prison, le Tribunal a prononcé, à compter de ce jour, une interdiction de conduire de deux ans.

À sa sortie du centre de détention, le Warwickois sera soumis à une période de probation de deux ans au cours de laquelle il doit garder la paix, observer une bonne conduite. Il lui est aussi interdit d’entrer en contact, de communiquer avec la victime.