Réservoir Beaudet : les citoyens seront sondés

À la mi-août, les chercheurs du CISA, le Centre d’innovation sociale en agriculture du Cégep de Victoriaville, prendront le pouls des citoyens sur l’usage qu’ils font du «lac» et sur l’avenir à y construire en marge des importants travaux de réfection du réservoir Beaudet qui s’échelonneront sur quelques années.

En plus de constituer la source d’eau potable pour les citoyens, le réservoir Beaudet se veut un lieu de pratique de multiples activités : cyclisme, observation de la faune, activités nautiques, jeux d’eau et autres.

«Les travaux à venir constituent une occasion unique de faire appel aux Victoriavillois pour qu’ils participent à définir ce milieu de vie. Le CISA travaille de concert avec le Service de l’environnement de la Ville pour connaître l’importance que les citoyens accordent à ce lieu, ce qu’ils y font et ce qu’ils aimeraient y faire à l’avenir. On veut connaître également leur sentiment d’appartenance. Cette première étape consiste donc à prendre le pouls de la population», explique, d’emblée, Joëlle Latour, chargée de projet au CISA.

Les idées et commentaires exprimés conduiront à l’élaboration d’un plan d’action qu’on souhaite bâtir avec les citoyens. Les intervenants du CISA mèneront cette consultation sur le site même du réservoir Beaudet les 14, 15 et 16 août, mais aussi au parc Terre-des-Jeunes, de même qu’à certains endroits au centre-ville de Victoriaville.

Il faudra aux citoyens entre 5 et 10 minutes pour répondre à la vingtaine de questions du sondage. «On ira à la rencontre des citoyens. On veut qu’ils soient prêts à s’ouvrir à nous. On veut connaître leurs rêves, savoir ce qu’ils veulent. C’est important puisque nous voulons définir ce milieu de vie (le réservoir Beaudet), mais aussi ce que nous souhaitons pour l’avenir de l’eau à Victo. On compte sur les citoyens pour qu’ils s’expriment sur les enjeux liés à l’usage de l’eau», souligne Joëlle Latour.

Des enjeux touchant la consommation de l’eau par les citoyens, par les industries, les activités nautiques, fauniques et autres. «Une question centrale se pose alors, note Mme Latour. Comment protéger notre ressource?» Le projet se décline en trois facettes : la protection de l’eau potable, la protection des écosystèmes et celle des activités reliées à l’eau. «On souhaite en arriver à bâtir une véritable culture de l’eau avec un plan d’action permettant de s’attaquer aux enjeux du réservoir Beaudet, mais aussi de la gestion plus générale de l’eau», indique la chargée de projet. Que les citoyens se rassurent, on traitera les informations de façon globale et leur anonymat sera préservé.

Avec cette consultation, les intervenants cherchent également à savoir où se situent les citoyens par rapport à leurs notions de protection de la qualité de l’eau à la maison, dans leur vie quotidienne. «On veut connaître aussi où ils se situent en termes d’implication sociale, d’implication décisionnelle. Ont-ils envie ou non de faire partie du processus de décisions», formule la chargée de projet.

Simon-Louis Lajeunesse, chercheur senior au CISA, observe aussi que la consultation permettra de donner l’heure juste sur les travaux à venir au réservoir Beaudet. «Il se construit de la peur en raison du manque d’information. Les gens sont mal informés. On entend des choses hallucinantes, du genre on videra le lac, exemplifie-t-il. La consultation aidera à défaire les mauvaises conceptions entourant les travaux.»

Le CISA espère la participation du plus grand nombre possible de citoyens au sondage. «Au final, ce projet de recherche action vise à engager les citoyens dans les décisions et de créer une véritable culture de l’eau à Victoriaville, rappelle Joëlle Latour. Les réponses des citoyens permettront de définir les préoccupations et les priorités soulevées qui se transposeront ensuite dans un plan d’action à être mis en place par la Ville.»

Les intéressés pourront aussi participer, lorsqu’il sera disponible, au sondage en ligne. Les prochaines étapes suivront quelque part à l’automne. «On assistera à l’établissement d’un conseil de l’eau. Il y aura un engagement citoyen. Les citoyens participeront aux décisions», conclut Simon-Louis Lajeunesse.