Cara Déry s’inspire de montagnes artificielles

Depuis toujours, l’artiste Cara Déry est inspirée par les montagnes. Avec son exposition «Courtepointe urbaine – volet III», présentée jusqu’au 24 août au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville, elle nous montre les différentes facettes d’une montagne de neige, pelletée dans un stationnement.

Ce sont des visites à Thetford Mines et Asbestos qui lui ont fait découvrir ces montagnes de résidus d’amiante (haldes), créées de toutes pièces par l’humain. Même chose pour ces montagnes de neige qu’on retrouve l’hiver dans les stationnements déblayés. Elles prennent leur place dans le paysage et les passants en viennent à ne plus les remarquer.

Avec son travail, comme elle l’explique en entrevue, directement dans la salle d’exposition, Cara mélange les techniques pour en arriver à une image finale qui aura nécessité plusieurs étapes. Les photos des amoncellements de neige, imprimées à répétition, sont découpées, assemblées puis cousues ensemble. «Le point de couture amène un autre motif. D’accessoire, la technique devient source d’inspiration», explique l’artiste.

Elle a commencé ce projet artistique en 2017 et a réalisé 350 œuvres en tout, avec trois motifs de base. Cela lui permet, à chaque exposition, de modifier le montage, selon l’inspiration des lieux. À Victoriaville, il s’agit de la troisième exposition de ces œuvres, ce qui vient expliquer le «volet III» au bout du titre.

Travaillant avec du papier, elle utilise également la transparence dans son art. L’œuvre prend une autre dimension, dépendant du mur ou de l’endroit où elle se retrouve.

«J’aime mystifier les gens. Quand je dis qu’il s’agit de bancs de neige, je vois qu’ils n’ont pas réalisé ce que c’était», explique-t-elle encore. À partir de quelque chose de laid ou quelconque, que personne ne remarque, elle fabrique la beauté.

Les visiteurs ne manqueront pas aussi de remarquer que de loin, les œuvres semblent simples, créant un ensemble harmonieux, mais s’approchant de plus près, ils réaliseront que chacune est différente, remplie de détails grâce à la multiplicité et l’enchevêtrement.

Il s’agit d’une exposition parallèle présentée dans le cadre de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières.

«Courtepointe urbaine – volet II» se poursuit jusqu’au 24 août, mais un «finissage» est prévu le 16 août à 17 h.