Populaire, le jardin communautaire biologique doit gérer une liste d’attente

Le jardin communautaire biologique est rempli cet été si bien qu’une liste d’attente a dû être instaurée pour les futurs locataires de lot.

Le jardin communautaire sur la rue Lactancia, à Victoriaville, compte 94 lots de 12 par 24 pieds de terre et deux nouveaux bacs pour les aînés. Tous ces espaces sont loués actuellement par des jeunes, des immigrants, des retraités, etc.

«Notre plus vieux jardinier a 92 ans (…) et 10 personnes sont sur la liste d’attente pour l’an prochain», informe la présidente, Lucie Moreau. Les habitués se rejoignent dans ce jardin, parfois même plusieurs fois par jour, pour cultiver leurs fruits et légumes biologiques, que ce soit des bleuets, des fraises des asperges, des concombres et même des arachides.

«Une dame fait pousser entre 125 et 150 plants d’ail», donne-t-elle en exemple. Un lot du jardin est à la disposition de la sécurité alimentaire, ce qui permet à l’organisme d’alimenter cinq familles.

Trois rangées de framboisiers et un carré de rhubarbe sont cultivés de façon collective. Selon Mme Moreau, deux seules plantes sont interdites dans le jardin : le maïs et le tournesol. Ces dernières sont tellement énergivores qu’elles appauvrissent le sol.

Partage d’expérience

L’avantage d’un jardin communautaire est qu’il favorise le partage d’expérience entre les débutants et les plus expérimentés. «L’été, on engage des étudiants en agriculture biologique pour offrir de la formation. Ils préparent quatre ateliers qu’ils présentent toutes les deux semaines, en soirée», informe la présidente.

Le Journal «Le Jardinier» est publié une fois par mois afin de transmettre de l’information, rappeler les dates des activités particulières, comme la Fête des récoltes, en septembre, et suggérer des recettes. Un Français a cultivé le radis noir l’an passé et expliquait comment ce légume aidait à contrôler les chaleurs et autres symptômes de la ménopause. «On était une gang de vieilles dans le jardin qui mangeaient du radis noir», blague Mme Moreau.

Bio

Comme engrais naturel, ces jardiniers communautaires font leur propre purin de consoude, qui est riche en minéraux. Ils font également leur compost avec les déchets du jardin.

De plus, ils ont aménagé un «condo» à insectes pour favoriser la pollinisation de certaines plantes et fleurs. Depuis qu’elle été nommée à la présidence, il y a trois ans, Mme Moreau trouve que tous les membres offrent une belle collaboration. La nouvelle équipe remplaçait à l’époque plusieurs bénévoles qui avaient quitté en bloc leurs fonctions.

Les administrateurs qui ont pris la relève ont dû se positionner sur certaines orientations. Par exemple, un couple de retraités avait installé une statuette de la Vierge Marie dans son carré de jardin. Cet objet religieux a été contesté, mais le conseil d’administration a statué qu’il était permis, car il n’était pas installé dans une institution publique.

De façon générale, le climat est fort agréable dans le jardin. «C’est vraiment notre terrain de jeu! C’est notre hobby», laisse tomber Mme Moreau.