La Fromagerie Victoria à la conquête des Québécois

La 14e succursale de la Fromagerie Victoria, qui ouvrira à Plessisville à l’automne (https://bit.ly/2YTGjNP), ne constitue qu’un pas de plus vers l’objectif d’en inaugurer 30 au total d’ici cinq ans. Une expansion phénoménale pour un restaurant familial.

Depuis 1946, l’entreprise fabrique du fromage. Ce n’est qu’en 1988, lorsque Florian Gosselin et Youville Rousseau l’acquièrent, qu’un restaurant s’y installe. Marc-André Gosselin prend la direction du commerce de son père, en 2009, au moment où la Fromagerie Victoria se déploie à la Grande Place des Bois-Francs. «C’était le dernier projet de mon père. Il a vu le spot et désirait y mettre un restaurant, alors j’ai concrétisé le projet», commente Marc-André. À ce moment, il ne savait pas qu’il créerait un précédent.

Aujourd’hui, l’affaire compte plusieurs actionnaires, mais les Gosselin, père et fils, demeurent majoritaires. En 10 ans, l’ascension de la fromagerie a été fulgurante. Même après avoir orchestré la construction d’une usine à Saint-Nicolas, Marc-André Gosselin imaginait trois ou quatre restaurants dans la région de Québec à pourvoir en fromage. «Je voulais grossir un peu, mais je n’avais pas de plan précis. Québec m’intéressait, car le Ashton marchait bien avec la poutine. Il y a quatre ans, Nicolas Roux, qui est devenu mon associé dans les franchises, m’a approché avec ses idées», raconte le président-directeur général. Puisque M. Roux a navigué dans le monde des franchisés en possédant des Mia Pasta, il connait le tabac et perçoit beaucoup de potentiel dans la Fromagerie Victoria, surtout qu’il vient de Victoriaville. «Ce que l’on voit dans les franchises un peu partout, il l’avait en tête», expose-t-il.

Investissements

Depuis 2016, M. Roux a développé 11 franchises. Marc-André Gosselin s’occupe des opérations liées à ses trois restaurants et à la production du fromage. Les 13 succursales actives fonctionnent très bien. Sur la rue de l’Aqueduc, on a revampé l’établissement afin d’harmoniser son apparence avec celles des franchises. «Ici, c’était plus que dû. On fera la même chose à la Grande Place l’hiver prochain», annonce-t-il.

À Saint-Nicolas, l’usine subit présentement des travaux d’agrandissement importants pour lesquels des investissements de 4 M $ ont été consentis. L’achat de nouveaux équipements figure à la facture. Les 1 278 681 livres de fromage produites annuellement parviennent à subvenir aux besoins des restaurants actuels. Or, puisqu’on souhaite compter 30 succursales d’ici cinq ans, il fallait s’assurer d’augmenter la cadence.

On parle du Québec pour l’instant, mais Marc-André Gosselin confie que la Fromagerie Victoria pourrait franchir les frontières et qu’il y a de la demande du côté de l’Ontario et du Vermont, notamment. «Il y a aussi des gens de la Colombie-Britannique qui nous ont approchés, mais ça commence à être loin», admet-il.

Produits frais

À Victoriaville, l’entreprise a toujours bien fonctionné. «C’est une institution qui fait partie des habitudes. Les familles allaient manger de la crème glacée sur la Grande Ligne lorsqu’elle y était. Ça s’est transporté ici. Je viens de Sainte-Sophie et quand j’étais petit, on venait manger de la molle ici. C’était la place», se souvient M. Gosselin. Il n’en demeure pas moins que l’idée des franchises, il n’y croyait pas trop au départ. Il se disait que les gens misent davantage sur des chaînes connues comme Tim Hortons et McDonald’s, par exemple. «Je crois que le fait qu’on est un casse-croûte de luxe, comme je le dis souvent, où le menu est varié et où l’on peut s’asseoir confortablement, avec des produits faits maison et surtout du fromage frais, ça ajoute une petite touche», note-t-il.

Grâce au déploiement rapide de la marque, le nom de la Fromagerie Victoria gagne en renommée. «Ça va vite, car nous sommes une bonne petite marque», pense-t-il.

La Fromagerie Victoria fournit en fromage en grains quelques restaurants de la région, mais se concentre sur ses propres ventes. Leurs précieux produits ne se retrouvent pas sur les tablettes des supermarchés. «Le but demeure de protéger notre nom et de s’assurer que le fromage est frais. Ici, ce qui se trouve dans le présentoir a été produit le jour même. Puisque nous ouvrons dans plusieurs villes, ça nous donne des points de vente.»

Une autre bonne nouvelle; la bannière amorce une transition écologique et utilisera des assiettes de mélamine réutilisables et lavables dans tous ses restaurants d’ici un an.