«Difficile de patcher quand il ne reste que des trous»

Un printemps après l’autre, des résidents du rang des Érables voient leur rang se détériorer. L’an dernier, le remplissage des trous n’a été effectué qu’à la toute fin du mois d’août. En 2017, 54 résidents avaient signé une pétition. L’entrée du rang devait être repavée en 2018.

(Photo www.lanouvelle.net)

Or, dans un courriel adressé à une citoyenne par une adjointe administrative de la Ville, datée du 4 septembre 2018, on peut lire qu’on a dû remettre les travaux à 2019, «à cause des coûts trop élevés du pavage». Elle précise que les sommes ont doublé.

Les citoyens ont su, en juin, que les 200 premiers mètres du rang subiraient la cure de jouvence espérée. «Depuis trois ans, nous demandons une route carrossable sur ses 3,5 km», explique une résidente, qui ne souhaite pas être identifiée. «Le problème n’est pas personnel. Il touche tous les résidents du rang.»

Le chemin semble beau, mais à certains endroits, des morceaux de bitume arrachés jonchent la voie. La situation s’avère particulièrement problématique vis-à-vis le no 86 du rang. «Difficile de patcher quand il ne reste que des trous», observe-t-elle.  Près de là, une signalisation où des automobilistes avaient inscrit leur exaspération a disparu, mercredi dernier (19 juin).

Une voiture s’arrête. Le conducteur croit aussi que les choses doivent bouger. «Il s’agit d’une route bucolique. Plusieurs l’empruntent en moto, pour voir les paysages», exemplifie-t-il. Le rang des Érables sert également de chemin de traverse pour des travailleurs venus de Chesterville et d’autres municipalités jouxtant la route 161. Il pense que cela constitue un danger encore plus grand pour ceux qui passent par là pour la première fois.

Travaux nombreux

Tous les ans, la Ville de Warwick apporte les corrections nécessaires pour boucher les nids-de-poule et les failles de toutes ses rues et de tous ses rangs, assure le maire, Diego Scalzo. Il admet que cette période de l’année représente un défi, puisque l’hiver et les dégels laissent des traces. «On voudrait tout faire en même temps, mais nous disposons des mêmes effectifs et les entrepreneurs se retrouvent actuellement sollicités par plusieurs municipalités. Nous sommes conscients des préoccupations des citoyens», note-t-il.

D’ailleurs, il rapporte que l’entrée du rang reste problématique. La Municipalité souhaitait travailler sur des fossés afin d’éviter les débordements d’eau et, du coup, les bris. Or, les citoyens s’y opposaient. «Nous les écoutons. On va refaire l’entrée et trouver d’autres moyens pour favoriser l’écoulement de l’eau», explique le premier magistrat. Différentes techniques de drainage, notamment inspirées de ce qui se fait dans le domaine agricole, sont à l’étude.

Quant aux problèmes répertoriés ici et là dans le rang, il indique que plusieurs portions ont été améliorées par le passé et qu’il en sera de même cette saison. La priorité de Warwick demeure la sécurité et le maire enjoint les automobilistes à adapter leur conduite, en attendant. Il rapporte que plusieurs secteurs de la Ville ont été inondés cette année et que l’élévation de la nappe phréatique a causé des ennuis là où il n’y en avait jamais eu auparavant. Les routes n’ont pas été épargnées.

Enfin, la Ville a elle-même retiré de l’asphalte à la hauteur du 86, rang des Érables. Pas question que les travaux à cet endroit ne se fassent qu’en superficie. La conception et la réalisation de ce tronçon, qui remontent à une lointaine époque, ne tenaient pas compte de sa pérennité. Par exemple, de la terre aurait été utilisée, plutôt que du sable. Le tout devrait être revu avec les normes d’aujourd’hui, afin de garantir la durabilité de l’ensemble pour les prochaines générations. Une séance de travail se penchera sur la question rapidement, ainsi que sur les coûts, annonce la maire.