De l’art engagé au Musée de l’Hôtel des Postes

«L’art et le politique, plus de 100 ans d’art engagé», voilà le thème de l’exposition estivale qui se tient au Musée de l’Hôtel des Postes de Victoriaville jusqu’au 15 septembre. 

Un thème qui se marie bien avec l’exposition du Musée Laurier, «Il y a déjà 100 ans… Wilfrid Laurier», qui parle de la mémoire collective qui perpétue le souvenir de ce politicien. Le lien se fait donc naturellement.

L’exposition présentée à l’Hôtel des Postes surprendra peut-être certains visiteurs. La directrice et conservatrice, Jocelyne Fortin, y est allée d’audace, mélangeant les styles et les époques, mais avec un propos fort, engagé.

Trois artistes contemporains, Daniel Corbeil, Simon-Pierre Lemelin et Lyzane Potvin, côtoient les Suzor-Coté, Louis-Philippe Hébert et Alfred Laliberté dans cette exposition.

En effet, elle propose, en plus des œuvres des trois artistes invités, plusieurs œuvres de la collection de la Société du Musée Laurier. Dès l’entrée, les visiteurs verront, par terre, une installation de Daniel Corbeil, accompagnée d’une photo grand format sur le mur qui aborde le sujet des changements environnementaux.

Il y a également, sur le mur, de grandes photos de Simon-Pierre Lemelin portant sur l’alimentation, notamment sur la relation des gens avec ce qu’ils mangent. Les œuvres sont complétées par les bronzes «La glaneuse» de Suzor-Coté et «Le quêteux» d’Alfred Laliberté. Ceux-ci représentent deux modes de vie qui sont encore bien présents, sous d’autres formes, aujourd’hui. Puis sur le mur, les usines et la pollution qu’ils produisent sont représentées par le travail de Stanley Lewis.

«Nous avons voulu en offrir pour tous les goûts. C’était notre préoccupation pour cette exposition d’été», a confié Mme Fortin. À l’étage, on parle politique avec les débuts du Québec alors qu’il ne s’agissait que d’une colonie. «On rappelle les grands moments pour savoir qui nous sommes», ajoute encore la directrice et conservatrice. Des toiles, bien sûr, mais aussi des objets comme une copie du «Refus global», y figurent. Ensuite, des œuvres rappelant ceux qui souffrent de la situation politique sont présentées avant d’arriver à la dernière salle, réservée à Lyzane Potvin. L’artiste y propose sept tableaux, un travail percutant où les femmes sont en vedette dans différentes situations, différents états. En relation avec ces œuvres, deux bronzes intitulés «Le rapt» et «Convoitise», viennent compléter le propos qui ne laissera personne indifférent.

Cette exposition est l’occasion de surprendre les visiteurs, tout en montrant la collection de manière différente. «Elle permet de réfléchir et voir comment la société évolue», note Mme Fortin.

Des visites guidées

En nouveauté cette année, deux étudiants du Cégep de Victoriaville ont été embauchés pour proposer, à heures fixes, des visites guidées des deux lieux (Musée Laurier et Hôtel des Postes). Une façon d’en apprendre davantage sur les différentes expositions.

Déambuler dans la maison de Laurier

Du côté du Musée Laurier, une autre nouveauté vient de se mettre en branle. Plutôt que d’étirer le cou pour bien voir dans les pièces de la maison des Laurier (salon, cuisine, chambre à coucher), les visiteurs peuvent maintenant y entrer. En effet, afin de faire de la visite une expérience plus immersive, on a fait de la place dans les pièces permettant aux visiteurs et même à un groupe d’y entrer.

Un nouveau coût d’entrée

Depuis quelques jours, le coût d’entrée aux deux lieux d’exposition a subi une légère hausse, passant de 8 $ à 10 $ (le billet adulte). «Une hausse qui n’est pas exagérée, mais qui fait la différence pour nous», explique la directrice. Les heures d’ouverture ont aussi subi un changement, notamment pour la période du 24 juin jusqu’au 1er septembre. On peut alors accéder aux lieux d’exposition 7 jours par semaine, de 10 h à 16 h 30.