Vie sauvée par l’intervention d’une policière

Pierre Trottier de Victoriaville n’oubliera pas cette journée du 1er mai 2019. Ce jour-là, la vigilance de son collègue de travail Stéphane Ouimet, de son patron et l’intervention de l’agente Daisy Pedneault lui ont sauvé la vie.

Les autorités de la Sûreté du Québec du poste de la MRC d’Arthabaska ont d’ailleurs profité de la réunion du Comité de la sécurité publique, mardi soir, pour honorer l’agente Pedneault ainsi que Stéphane Ouimet en leur remettant un certificat de reconnaissance.

Le directeur du Centre de services MRC (Arthabaska-Érable) de la SQ, Cédrick Brunelle, a invité la policière à raconter les événements du début de mai.

Tout a commencé quand les policiers ont reçu l’appel de Stéphane Ouimet, collègue de travail de Pierre Trottier à l’Hôtel Le Victorin de Victoriaville, qui manifestait de l’inquiétude face à son absence au travail.

«Je connaissais bien sa condition de santé puisqu’on se parle beaucoup. On a une bonne relation. Quand je suis arrivé au travail, qu’il n’y était pas et qu’il n’avait pas appelé pour motiver son absence, je me suis dit que c’était impossible. Ce n’était pas lui. Il y avait un problème», a souligné M. Ouimet.

Avec l’accord de son patron,  il s’est rapidement rendu à son domicile. «J’y serais allé même sans permission», a-t-il confié. Une fois rendu sur les lieux, Stéphane Ouimet constate la présence du véhicule de M. Trottier. Comme il lui était impossible d’entrer, il a contacté le 9-1-1.

Arrivée sur place, l’agente Pedneault constate qu’il s’agit d’un immeuble de six logements, que l’appartement de l’homme se situe à l’étage. «Rien ne certifiait que M. Trottier se trouvait à l’intérieur. Mais vu l’inquiétude de son collègue, une petite cloche en moi me disait qu’il était peut-être urgent d’entrer», a-t-elle souligné.

Pas question d’attendre plus de 90 minutes l’arrivée de la propriétaire de l’immeuble pour les clés. Les policiers ont pensé défoncer la porte d’entrée du logement. «Une porte capitonnée qu’il aurait été bien difficile d’ouvrir», a constaté la policière.

L’agente Pedneault a raconté son expérience lors de la réunion du Comité de la sécurité publique tenue, mardi soir, à Warwick. (Photo lanouvelle.net)

En analysant l’immeuble de l’extérieur, Daisy Pedneault a mis à profit ses notions antérieures d’escalade pour jouer la femme-araignée et grimper par les balcons extérieurs pour parvenir au logement de Pierre Trottier. «J’ai pu entrer, la porte extérieure n’était pas verrouillée. J’ai découvert M. Trottier en très mauvais état. J’ai immédiatement alerté les paramédics pour qu’on puisse lui porter secours», a relaté l’agente de la SQ.

En attendant leur arrivée, Daisy Pedneault s’occupe de l’homme. «Je le voyais perdre conscience et revenir à lui. Je tentais de le rassurer, comme une fille le ferait pour son père.»

Pierre Trottier a vécu un coma diabétique. Il était plus que temps qu’on intervienne auprès de lui. «Je ne voyais plus clair. Mes reins et mon foie ne fonctionnaient plus. J’étais totalement déshydraté. Selon mon médecin, deux ou trois heures plus tard et c’en était fini», a-t-il soutenu.

«En me transportant à l’hôpital, on m’a perdu, m’a-t-on dit. Mon médecin m’a confié : tu es allé (de l’autre côté), mais je n’ai pas vu personne», a-t-il signalé.

Une telle expérience a de quoi changer sa vision des choses. «Ma façon de voir la vie n’est plus pareille. J’apprécie plus, tout est plus beau, on dirait», a-t-il fait valoir.

Pierre Trottier sait qu’il doit une fière chandelle, non seulement à la policière, mais à son collègue Stéphane Ouimet. «C’est lui qui a allumé. Sans lui, il est certain que je ne serais plus là.»

Il salue aussi son patron secoué par les événements. «Notre DG Steve Leriche a maintenant une alarme sur son cellulaire. L’autre matin, j’ai oublié d’indiquer ma présence et j’ai reçu un coup de fil à 7 h 15 pour vérifier. J’ai trouvé ça merveilleux», a-t-il noté.

Et comment se sent-on quand on constate qu’on a fait une réelle différence dans la vie d’une personne?», a-t-on demandé à la policière. «Ça fait chaud au cœur, franchement, car comme policier, c’est la première chose qu’on veut faire quand on rentre dans la police, c’est d’aider les gens. Quand on sait qu’on a fait une différence, c’est inexplicable, ça donne la chair de poule», a exprimé l’agente Pedneault.

Ce n’était pas la première fois que la policière porte secours à des gens. «Mais de faire de l’escalade de balcons à cette fin, c’est particulier», a-t-elle conclu.