Kingsey Falls, la ville la plus branchée

En novembre 2017, Cascades lançait un projet pilote d’électrification des transports pour ses employés. Depuis, 112 d’entre eux, dont 41 de Kingsey Falls, ont fait l’achat d’un véhicule électrique.

Bornes de recharge situées à Kingsey Falls (Photo gracieuseté)

En 2017, Cascades installait 22 bornes de recharge de 240 volts et une de 480 volts, portant à 30 le nombre total de bornes à Kingsey Falls.  Avec 2000 habitants, la ville devenait la plus «branchée» au Québec. D’ailleurs, la borne de recharge rapide s’avère gratuitement mise à la disposition de tous les automobilistes, voyageurs, touristes et autres usagers.

Mais à quoi bon disposer d’autant d’installations? Tout simplement parce que le projet pilote comportait aussi des incitatifs financiers destinés à ses ressources humaines. Pour l’achat d’un véhicule électrique neuf, 2000 $ ont été offerts par Cascades, ainsi que 500 $ pour une voiture de ce type usagée.

Dans un premier temps, le programme a été proposé aux 1400 travailleurs de Kingsey Falls. «La réponse a été épatante. Nous connaissions l’appétit pour cela puisque Cascades avait sondé l’intérêt de ses employés, à savoir s’ils considéraient l’achat d’un véhicule électrique. Nous avions appris que 63% envisageaient un tel achat dans un horizon d’un à trois ans. Ce pourcentage est plus élevé que dans le reste de la population», rapporte Hugo D’Amours, vice-président, communications, affaires publiques et développement durable chez Cascades. Leurs seules craintes demeuraient les coûts, plus importants que pour une voiture à essence et l’autonomie de leur moyen de transport. Ainsi, l’installation des bornes a précédé le lancement du programme. L’idée d’inciter ses troupes à se convertir à l’électrique a d’abord été suggéré par un employé, confie M. D’Amours. Le succès, après seulement un an et demi, a de quoi laisser présager de bons résultats pour l’avenir.

En juin 2018, la proposition a été faite à tous les travailleurs de Cascades au Québec, donc à 3000 de plus. À ce jour, 112 employés en ont profité, dont 41 de Kingsey Falls. Il s’agit de plus d’un nouvel «électromobiliste» par semaine, se réjouit Hugo D’Amours. Il croit que plusieurs s’ajouteront prochainement, la période de l’année étant propice pour l’achat d’un véhicule. «Il y a un effet d’entrainement. Quand un employé de l’une de nos usines fait l’acquisition d’un véhicule électrique, cela suscite l’intérêt des collègues, qui posent des questions», observe-t-il. Plusieurs s’informent des détails d’adhésion, d’autres magasinent. L’achat d’une voiture, ça ne se fait pas du jour au lendemain.

En avril, Cascades a de nouveau élargi son programme afin que ses 2200 travailleurs ontariens puissent y accéder. Présentement, c’est un peu plus de 60% des employés de Cascades qui peuvent se prévaloir du soutien financier pour l’achat d’un véhicule électrique. Au Québec, Cascades dispose de 80 bornes de recharge. L’Ontario en accueillera, au total, une trentaine sous peu.

«Cascades a toujours eu à cœur le respect de l’environnement et a constamment travaillé à réduire son empreinte environnementale. Depuis 1990, nous avons réduit de 49% nos émissions de gaz à effet de serre (GES)», rappelle M. D’Amours. Dorénavant, elle participe à ce que tous les membres de sa structure puissent abaisser ses GES.

Ce plan d’électrification des transports devient un modèle pour d’autres organisations et Cascades partage avec plaisir son expertise à ce titre, de dire Hugo D’Amours. «Plusieurs entreprises ont installé des bornes. La Ville de Laval offre une aide financière à tous ses citoyens qui font l’achat d’un véhicule électrique», exemplifie-t-il. Cascades a peut-être servi d’inspirations à plusieurs réalisations.

Enfin, il croit que le succès de tel projet réside dans l’ouverture de la haute direction, toujours emballée par ce type d’initiative. «Ça crée un grand sentiment de fierté chez les employés et on le voit dans leur réponse. L’engouement va en s’accélérant», signifie M. D’Amours.

Cascades prévoit étendre son programme «partout où, sur le plan environnemental, ça fait du sens», c’est-à-dire là où l’on peut recharger ces voitures avec de l’énergie propre.