Crimes sexuels présumés : Gérard Denis va demeurer détenu

Le Victoriavillois Gérard Denis, qui aurait abusé sexuellement d’une enfant de 8 ans, ne peut recouvrer sa liberté. En fin d’avant-midi, vendredi, au palais de justice de Victoriaville, le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a tranché : il a ordonné la détention de l’accusé pour toute la durée des procédures judiciaires.

Le magistrat a fait connaître sa décision après avoir entendu, mardi, chacune des parties, tant le ministère public (représenté par Me Michel Verville) qui a plaidé la détention que la défense assurée par Me Jean-Riel Naud qui, pour sa part, a présenté une solution pour que son client puisse être libéré.

Le juge Langelier a rappelé les principes devant guider le Cour lors des audiences pour remise en liberté. En fait, trois critères doivent être analysés pour déterminer si un accusé peut obtenir ou non une remise en liberté.

En fait, la détention peut être nécessaire pour, premièrement, s’assurer de la présence au tribunal de l’accusé, pour la protection du public et pour ne pas miner la confiance du public envers l’administration de la justice.

Dans le présent cas, le premier critère ne posait pas de problème. On ne craignait pas que l’accusé de 68 ans se défile de la justice.

Mais pour les deux autres critères, la défense n’a pas su convaincre le président du Tribunal.

Comme garantie, le sexagénaire proposait d’aller vivre dans une municipalité hors de la MRC d’Arthabaska chez un couple avec de jeunes enfants.

Or, en vertu du critère militant pour la protection du public, ce projet ne fait aucun sens, selon le juge. «Il est invraisemblable de permettre un tel projet alors que des enfants se retrouveraient en présence de l’accusé», a indiqué le magistrat qui ne peut accepter une situation pouvant constituer un danger pour les enfants.

Ainsi, en considérant le second motif, le juge a ordonné la détention de l’accusé étant donné «une probabilité marquée» de récidive s’il était libéré.

Le juge Langelier, qui a exposé les faits frappés d’un interdit de publication, a aussi rappelé les nombreux antécédents de Gérard Denis.

Déjà condamné à six ans d’emprisonnement il y a plus d’une vingtaine d’années pour des crimes sexuels, il a aussi écopé, dans les années 70, de diverses peines de 6 ans, 6 ans et 1 an de détention pour vol avec violence, introduction par effraction, usage de faux et fraude. «Ce sont des crimes éloignés, mais qui démontrent qu’il a commis de graves crimes dans le passé», a souligné le juge.

Examinant le troisième critère, le magistrat en conclut aussi que la détention s’avère nécessaire pour préserver la confiance du public dans le système judiciaire. «Je suis convaincu que la remise en liberté de l’accusé compromettrait la confiance du public dans la justice», a exprimé le juge Bruno Langelier, tout en précisant que les accusations apparaissent fondées, que l’accusé encourt une longue peine d’emprisonnement s’il est trouvé coupable (peine minimale d’un an, peine maximale 14 ans).

«Un public raisonnable et bien informé perdrait confiance dans l’administration de la justice si le Tribunal le remettait en liberté dans un milieu où les enfants sont présents. Le public ne pourrait comprendre une telle situation», a soutenu le président du Tribunal qui a donc ordonné la détention du sexagénaire pour la durée des procédures judiciaires.

Les parties se retrouveront en salle d’audience le 17 juillet pour la suite des choses.

Gérard Denis, rappelons-le, a été arrêté en avril.  Il fait face à des accusations de contacts sexuels et d’incitation à de tels contacts sur une enfant de 8 ans. Les crimes qui lui sont reprochés se seraient produits entre le 1er juin 2018 et le 1er avril 2019.