Pas de CISSS, mais «une bonne formule» selon le député Lefebvre

Le député Eric Lefebvre en avait fait la promesse; le Centre-du-Québec devait obtenir son propre centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) (https://bit.ly/31CsjK2). L’annonce récente formulée par son gouvernement diffère largement de ces vues. Pourtant, elle lui apparaît comme la meilleure solution.

Malgré le vœu exprimé par les députés caquistes centricois à la faveur de la campagne électorale, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a plutôt annoncé une reconnaissance accrue du caractère distinct du Centre-du-Québec par rapport à la Mauricie.

Émanant d’un projet de loi favorisant le déploiement de mesures liées au statut géographique particulier de la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec, cette reconnaissance rehaussée se matérialisera par un nouveau modèle de gouvernance et de gestion du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ). «Ce CIUSSS est le plus important au Québec. Ce qui lui confère un poids politique à l’intérieur du réseau de la santé. On voulait éviter de perdre cette force», commente le député d’Arthabaska.

D’abord, un président-directeur général adjoint (PDGA) responsable du Centre-du-Québec sera nommé. Cette ressource exercera ses fonctions spécifiquement eu égard au Centre-du-Québec, c’est-à-dire en considérant les préoccupations émises par les milieux communautaires, médicaux et municipaux, notamment. Il sera hébergé à Drummondville, dans un centre administratif, mais profitera d’un bureau à Victoriaville. «C’était très important pour moi», de dire M. Lefebvre quant à ce pied à terre dans son comté. Il y aura également un PDGA attaché à la Mauricie.

Un forum de la population de la région administrative sera mis en place. Il devrait se composer de 15 à 20 membres, issus des cinq MRC, afin de partager des recommandations au conseil d’administration. «Le rôle du forum consistera à proposer les moyens pour augmenter la satisfaction des citoyens par rapport aux services en santé et services sociaux. Ces gens seront nos yeux et nos oreilles», rapporte le député.

Une autre bonne nouvelle, selon Eric Lefebvre, réside dans le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) qui présentait un «débalancement au plan des sommes accordées». Le rehaussement de l’enveloppe nationale s’avère important, mais profitera désormais d’une meilleure distribution entre les régions, grâce à la nouvelle structure du CIUSSS-MCQ. «Le Centre-du-Québec s’en sort gagnant», souligne-t-il.

Les PDGA devraient être choisis rapidement, certifie-t-il, en plus de la formation d’un comité aviseur ad hoc pour l’élaboration de l’échéancier du projet. «Ce sera fait au cours de la prochaine année», assure M. Lefebvre.

La manœuvre permettra une plus grande proximité des services et, ultimement, «la population ressentira les changements».

«Si on avait scindé le CIUSSS pour créer un CISSS au Centre-du-Québec, les coûts auraient été entre 26 M $ et 32 M $, en plus de l’embauche de centaines de ressources administratives, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le service à la population aurait été mis à mal pour plusieurs années. Ce n’était pas notre objectif. Ce que nous voulions, c’est plus d’autonomie pour le Centre-du-Québec. Nous avons trouvé la bonne formule», termine-t-il. Ce virage annoncé coûtera plutôt 1 M $.