D’arbres morts à arbres d’art

Depuis quelques mois, les six peupliers morts situés en face de l’école primaire Le Manège de Victoriaville se sont métamorphosés. D’arbres morts, ils sont devenus arbres d’art comme le dit si bien l’artiste à l’origine de l’oeuvre, Robert Hamel.

Les enfants avaient hâte de découvrir leur oeuvre.

C’est avec son fils, Jérôme, qui a élaboré le projet artistique qui porte le titre de «Métamorphose» et qui permet de laisser en place les arbres qui autrement auraient dû être complètement abattus. Si les têtes des arbres ont été coupées, les troncs demeurent bien en place. C’est d’ailleurs sur eux que les artistes sont intervenus, ajoutant des couleurs, des pastilles ainsi que des bouts de tuyaux. «Nous sommes partis du code génétique, de la couleur et du mouvement», a expliqué Robert lors du dévoilement. Il a rappelé que chaque arbre était unique et que l’ensemble démontrait l’évolution dans l’imaginaire.

Jérôme et Robert Hamel, les artistes du projet

Si le premier arbre semble un peu désorganisé, autant par les couleurs que les agencements, tout est bien aligné et à sa place sur le sixième qui représente l’idée qui arrive à son but. «Nous avons utilisé des produits écologiques, dont le bois brûlé», a souligné Jérôme Hamel en ajoutant que leur intervention, au départ, avait été décriée par certains élèves qui s’offusquaient qu’on brise les arbres, mais qui se sont adoucis quand ont leur a expliqué le projet.

Tous les élèves de l’école ont collaboré au projet artistique, invités à laisser aller leur imagination. Chaque élève de chaque groupe a donc participé à l’œuvre. D’ailleurs, lors de l’inauguration, ils se promenaient d’arbre en arbre pour voir où leur dessin se retrouvait. «Un projet riche dans sa diversité humaine et artistique», a indiqué la directrice de l’école, Martine Ouellet.

Tous les artistes sont là pour l’inauguration officielle.

Avec le bois coupé, on a fait des planches que le club d’ébénisterie Du bois francs à l’œuvre a utilisées pour réaliser un bac en bois, rempli de plantes potagères et installé dans le nouveau petit parc aménagé autour des arbres. Ça et là, des végétaux ont aussi été plantés dans d’anciens puisards récupérés.

Les enfants ont laissé aller leur imagination

Et dans une rangée, devant les arbres d’art, de nouveaux arbres qui remplaceront les autres ont été plantés pour assurer la suite. Parce que l’œuvre devrait avoir une durée de vie d’environ cinq à dix ans. Elle a été dévoilée officiellement jeudi, en présence des élèves de l’école qui y ont contribué, de la présidente de la Commission scolaire des Bois-Francs, Paulette S. Rancourt, du maire de Victoriaville, André Bellavance et des autres personnes reliées au processus.

Le maire a indiqué que cela faisait toujours de la peine de couper des arbres, comme ces peupliers qui avaient environ 75 ans. «Victoriaville innove encore en matière de récupération et de développement durable. Les peupliers majestueux de la rue du Manège représentent une signature unique du quartier. La Ville a voulu conserver leur présence emblématique par l’entremise d’un projet artistique…»

Le coût du projet, financé par la Ville de Victoriaville, s’élève à 8000 $.