Zachary Bolduc en mode réflexion

Rangs collégiaux américains ou circuit junior majeur québécois? Cette question, c’est celle que se pose à l’heure actuelle le hockeyeur Zachary Bolduc, un espoir de premier plan pour le repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). 

Répertorié en tant que 6e meilleur espoir de la cuvée 2019 par le Centre de soutien au recrutement, le patineur natif de Bécancour attire évidemment la convoitise étant donné son talent. Se décrivant comme un patineur avec de bonnes aptitudes offensives, une belle vision du jeu et un bon coup de patin, Bolduc a obtenu un total de 54 points en 42 parties à sa première saison au niveau midget AAA avec les Estacades de Trois-Rivières. Malgré ce bel éventail de points positifs qui parle en sa faveur, il y a un risque lié à une éventuelle sélection de ce patineur : les rangs collégiaux américains. Pour la prochaine campagne, Bolduc est attendu à la prestigieuse Académie Mount St Charles aux États-Unis. Après cette saison 2019-2020, le jeune homme de 6’00’’ et 165 livres laisse la porte ouverte, soit il poursuivra dans la USHL, où il a été un choix de 2e tour des Musketeers de Sioux City, soit il s’amènera dans le junior majeur québécois. «C’est confirmé pour l’an prochain, je vais dans un prep school. Il y a des anciens joueurs de la LNH, comme Bryan Berard, qui ont fait partie de cette école. Après cette saison, il va y avoir une autre décision à prendre entre la NCAA ou la LHJMQ. Si je décide de mettre une croix sur le junior québécois, je vais probablement aller jouer dans la USHL (à 17 ans)», a-t-il dit.

Sérieux dans ses démarches depuis le début, Bolduc ne brandit pas la menace des collèges américains dans le but de choisir sa destination dans la LHJMQ. «Le côté des études est un gros plus, car tu peux poursuivre ta carrière en parallèle à tes études. Par exemple, s’il ne se passe rien du côté des professionnels, tu sors de là avec un diplôme. Tu n’as donc pas les mains vides. Il y a aussi le nombre de matchs qui est intéressant. Avec 40 ou 50 parties par saison, ça te donne plus de temps pour faire tes études et t’entraîner.»

50/50

Bien qu’il n’hésite pas à énumérer les avantages à emprunter la route américaine du hockey, Bolduc confie lui-même que les chances de le voir à 17 ans dans la LHJMQ sont d’une sur deux. «Je ne veux pas me fermer de portes. La décision est prise pour l’an prochain, mais pour 2020-2021, je vais devoir prendre une autre décision. C’est donc moitié-moitié.»

Questionné afin de savoir s’il était prêt à venir dans le circuit Courteau peu importe l’équipe qui le repêchait, celui qui a grandi en regardant les Cataractes de Shawinigan et les Tigres de Victoriaville a affirmé qu’il était prêt à aller où il le faudrait pour son développement. «À l’heure actuelle, ce ne sont que des suppositions, mais je suis ouvert à tout. Je n’ai pas de contrôle là-dessus. L’équipe qui va me vouloir va me repêcher et accepter de courir le risque, car il n’y a rien de certain. Je suis prêt à aller partout au sein du circuit Courteau si j’opte pour le junior québécois.»

S’il a affirmé que tous les détails concernant son arrivée à l’Académie Mount St Charles étaient réglés, Bolduc entrouvre cependant une porte quant à une éventuelle présence dans la LHJMQ dès l’an prochain. «J’ai signé là-bas, donc je n’ai comme pas vraiment le choix d’y aller. Dans mon contrat, il est indiqué que si je n’y vais pas, j’ai une somme d’argent à débourser, soit 26 000 $. Les formations de la LHJMQ sont au courant de ça. L’équipe qui voudra me faire changer d’idée devra donc me repêcher, me convaincre et finalement payer cette somme. Ça demeure évidemment hypothétique.»

Par ailleurs, de concert avec sa famille et son agent, Bolduc a décidé de ne pas se présenter au repêchage de la LHJMQ qui se tiendra à Québec samedi (8 juin).

Une saison de 15 ans prometteuse

Il faut dire que si Bolduc attire autant l’attention, c’est en vertu de la magnifique saison recrue qu’il a connue avec les Estacades, où il a été le meneur offensif de la formation de Frédéric Lavoie. «Je dirais que j’ai connu une belle saison. Au début de l’année, j’ai dû passer par une période d’adaptation, car le niveau de jeu et l’âge des joueurs étaient plus élevés. Une fois que je me suis habitué, tout a débloqué, ce qui m’a permis de connaître une excellente saison.»

Formant l’un des meilleurs trios du midget AAA en compagnie de Maxime Pellerin et d’Anthony Bédard, deux autres espoirs de premier plan du repêchage 2019, Bolduc a pu laisser parler son talent. «Nous nous complétions très bien. Anthony travaille super fort et c’est rare qu’il perd ses batailles à un contre un. Dans le cas de Maxime, il est excellent en protection de rondelle et c’est un très bon passeur. Nous nous entendions très bien sur la glace, mais aussi à l’extérieur. Ça a contribué à notre complicité.»