Victoriaville dégage des excédents de plus d’un million de dollars

Le rapport financier de l’année 2018, déposé lors de la séance ordinaire du conseil municipal, arbore un surplus de 1 113 660 $. Si, d’un côté, les revenus ont surpassé les prédictions, notamment à cause de l’abondance des investissements en construction, de l’autre, les dépenses ont dépassé les projections.

Le boom immobilier de 2017 avait un peu pris par surprise la Municipalité. Les droits de mutation élevés avaient créé une différence positive de quelque 2 M $. Cette fois, les élus avaient prévu le coup. «Avec les permis de construction, on savait que la tendance allait se poursuivre. Nos prévisions étaient plus justes», a commencé le maire André Bellavance.

La mise à niveau du système primaire et l’agrandissement de l’usine d’épuration ont nécessité des investissements de plus de 11 M $. (Photo www.lanouvelle.net)

Revenus supplémentaires

Le rapport présenté, à la suite de l’analyse de la firme Pellerin Aubert Ramsay Provencher, expose la provenance des 82 459 937 $ de revenus, un chiffre supérieur de 981 337 $ à celui budgété. Une portion de 80% de cette récolte provient des taxes, dont 480 719 $ constitue un surplus, attribuable en partie à la santé immobilière.

Les services rendus arrivent en seconde position en contribuant à 7% de la somme. Il s’agit principalement des participations remises par les municipalités environnantes pour l’utilisation des infrastructures destinées aux loisirs. Pour augmenter son efficience, Victoriaville vise plus d’équité de la part des gouvernements, par exemple en recevant une part de la TVQ et/ou par l’obtention d’aides pour le transport collectif, a exprimé le premier magistrat.

Quelques faits saillants ont été soulevés par Catherine Ouellet, directrice du service des ressources financières et matérielles de la Ville, quant aux écarts des revenus par rapport au budget initial. «De nouvelles constructions et les rénovations amènent des taxes plus élevées que budgétées», a-t-elle relevé. Des transferts gouvernementaux, dus notamment à la compensation versée pour défrayer la Sûreté du Québec et une subvention obtenue pour le service de TaxiBus, ont été supérieurs de 452 408 $. Certains domaines ont été déficitaires, dont les amendes et pénalités. «On n’a laissé tomber les constats d’infraction des horodateurs au centre-ville pendant un certain temps, vu les différentes problématiques. À la Sûreté du Québec, on nous a expliqué que des congés de maladie ont fait en sorte que moins de contraventions ont été émises sur la route», a étayé Mme Ouellet.

Les grosses dépenses

La répartition des charges de la Ville a aussi été présentée. Ses frais ont été plus importants de 337 422 $ qu’estimés. L’hygiène du milieu a exigé 22% des 72 328 522 $ qui ont été décaissés en 2018. Le transport, qui comprend la voirie et le déneigement, entre autres, ont requis 20% du montant. Les loisirs et la culture, dont les parcs, les bibliothèques, les camps de jour et les événements, ont nécessité plus de 13, 6 M $ (19%) des deniers publics. Arrivent ensuite la sécurité publique (14%) et l’administration générale de la municipalité (14%). L’aménagement, l’urbanisme, le développement, les frais de financement ainsi que la santé et le bien-être se partagent les plus petites parts des dépenses municipales.

En 2018, Victoriaville a déboursé 1719 $ par habitant. Parmi la longue liste d’investissements consentis durant cette période, le plus important s’avère la mise à niveau du système primaire et l’agrandissement de l’usine d’épuration Achille-Gagnon, au coût de 11 M $. Plus de 5 M $ ont amélioré les rues et les trottoirs. La construction d’un nouvel entrepôt à sel, la réfection du barrage Zachée-Langlais et la réfection de parcs figurent également au tableau des immobilisations. Notons que 20% des investissements ont été essuyés par des subventions gouvernementales.

La Ville de Victoriaville, qui dénombre 47 301 citoyens, se réjouit tous les ans lorsqu’elle compare ses dépenses par habitant aux municipalités de 25 000 à 49 999 habitants, puisqu’il en coûte toujours moins cher pour offrir les services municipaux. L’endettement total net par individu suit donc la même courbe en demeurant inférieur qu’ailleurs de 40%. En 2017, la Ville affichait une dette de 1562 $ per capita alors que la moyenne des municipalités comparables s’avérait plutôt de 2711 $ par personne. Le paiement de l’emprunt a bénéficié de 6 898 015 $, alors qu’on avait prévu d’y consentir 18 000 $ de moins. Le paiement d’immobilisations et l’utilisation d’excédents achèvent de rapetisser l’écart entre les revenus et les dépenses.

L’endettement total net à long terme, qui était de quelque 71 M $ en 2017, a atteint plus de 77 M $ en 2018. «Notre situation reste avantageuse et nous conservons une marge de manœuvre en cas d’emprunt. Cela nous permet de réinvestir, ce que nous faisons avec le collecteur Saint-Henri. Nous le ferons aussi avec le réservoir Beaudet, avec l’aide des deux paliers de gouvernement, qui est non seulement souhaitée, mais bien obligatoire», a annoncé la maire Bellavance.

Le directeur général, François Pépin, a précisé que la moitié du surplus demeurera non affecté, tandis que l’autre part profitera au fonds de roulement.