Marc-Éric Bourque : un parcours sinueux qui le mène en Europe

Il y a à peine trois ans, la carrière de Marc-Éric Bourque semblait destinée aux ligues de garage dans sa Gaspésie natale. Trois saisons plus tard, le voilà qui fait le saut chez les professionnels du côté de l’Europe avec les Remparts de Tours en première division française.

Après avoir vu la formation de L’Érable manger son pain noir dans les dernières campagnes, le défenseur natif de Chandler a été au cœur de la renaissance du Titan de Princeville cette année. Capitaine de l’équipe et défenseur de l’année au sein de la Ligue de hockey junior AAA du Québec, il a aidé les siens à connaître la meilleure saison de l’histoire de la concession. Cette belle épopée s’est terminée en grande finale de la coupe Fred-Page après la conquête de la coupe Napa. «Au début de la saison, c’était mon objectif de signer en Europe. J’ai travaillé extrêmement fort. Ça a été une grosse année. Ça me rend très fier d’avoir pu signer un contrat avec les Remparts. J’ai commencé à parler avec les Remparts à la mi-novembre et nous sommes ensuite demeurés en contact pendant toute la saison. En compagnie de mon agent, j’avais pris la décision de signer mon contrat à la fin de la saison seulement. Mon choix a été facile, car Tours est une très belle organisation», a raconté le jeune homme de 21 ans.

Cette issue semblait toutefois complètement utopique, il n’y a pas si longtemps. Évoluant dans une ligue de niveau senior en Gaspésie entre 2016 et 2017, sa carrière a complètement basculé lorsqu’il a accepté de joindre les rangs du Titan de Princeville au cours de la saison 2017-2018. «Si on m’avait dit ça il y a trois ans, je n’aurais pas été prêt à y croire. Vraiment pas. Quand je jouais senior en Gaspésie, plusieurs personnes me disaient que je n’étais pas à ma place et que je devrais repartir pour jouer au hockey. Elles croyaient que l’Europe était une option. Je ne croyais pas que c’était possible. J’ai finalement fait le saut pour aller à Princeville l’année suivante.»

Une progression fulgurante

Après avoir connu un départ honnête à sa première année chez le Titan (16 points en 31 parties), Bourque a connu la meilleure saison de sa carrière avec 89 points, dont 76 passes, en 48 rencontres. Ses succès offensifs se sont par la suite poursuivis une fois en séries alors qu’il a obtenu 34 points en 20 rencontres. «Le senior gaspésien est un bon calibre, mais c’est différent. J’ai continué de m’entraîner pendant que j’étais là-bas, chose que j’ai toujours aimé faire. Je savais que j’étais prêt à faire le saut dans le junior AAA. J’avais confiance en moi et ça a bien été. Je savais que j’étais à ma place», a fait valoir le patineur de 5’07’’ et 190 livres.

S’il est le principal responsable de ses succès, Bourque ne manque pas de souligner l’importance du rôle qu’a joué son entraîneur-chef Guillaume St-Denis. «Guillaume a eu rôle très important à jouer. Oui, j’ai eu du succès, mais avec l’équipe que nous avions, c’était facile d’en avoir. Nous avions de très gros noms. Guillaume m’a donné confiance, tout comme Alexandre Beaulieu. Quand tu sais que tu as leur confiance, c’est toujours plus facile de jouer. J’ai embarqué avec eux et ils m’ont fait progresser autant sur la patinoire qu’à l’extérieur de celle-ci.»

Prêt à partir en Europe

La Gaspésie n’ayant pas les plus importantes infrastructures hockey, Bourque a dû quitter le nid familial à un jeune âge afin de rejoindre les rangs des Albatros du Collège Notre-Dame à Rivière-du-Loup. «C’est certain que ce sera un changement. Cependant, j’ai quitté la Gaspésie à 12 ans. Ce ne sera pas trop différent de ce côté. Ce sera certainement une belle expérience qui me rend fébrile.»

N’ayant pas encore trop regardé ce à quoi ressemblait le calibre de jeu de la première division française, l’échelon juste au-dessous de la Ligue Magnus, Bourque s’en est remis à Raphaël Bastille afin d’en savoir un peu plus sur ce qui se passe sur la patinoire. «J’ai discuté avec Raphaël avec qui j’ai joué au niveau midget AAA ainsi que d’autres gars qui sont passés par là. C’est un bon calibre. Je m’attends à ce que ce soit vraiment fort. Je vais devoir passer par une période d’adaptation.»