Le FIMAV a bien marqué son 35e

C’est un excellent bilan qu’a tracé Michel Levasseur, directeur général et artistique, du 35e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) tenu le week-end dernier.

«Un grand succès parce qu’on a atteint les mêmes chiffres que l’an dernier», a-t-il indiqué d’entrée de jeu. Autant pour les concerts en salle que pour les Installations sonores qui, elles, fêtaient leur 10e anniversaire cette année. De ce côté, on a dénombré environ 12 000 visites «et ce malgré la froide température». «On a atteint une vitesse de croisière avec les Installations sonores qui sont devenues une influence dans le domaine, une référence», ajoute Michel.

Si bien que certains s’inspirent du concept et que le FIMAV commence à recevoir des propositions d’artistes de l’international. «Le circuit est unique par sa longueur, soit une semaine dans l’espace public extérieur avec des visites guidées pour une quarantaine de groupes.» Après 10 ans, les organisateurs commencent à voir son effet cumulatif sur la population. «Les jeunes, par exemple, deviennent de plus en plus connaisseurs en la matière. Ils font la visite guidée puis reviennent avec leur famille et leurs amis. On voit aussi une dynamique de discussion s’installer avec les artistes (plusieurs sont présents le week-end du festival)», ajoute-t-il. Une preuve que fonctionne bien la médiation culturelle dans ce cas particulier.

Les concerts

Pour ce qui est des concerts musicaux, le directeur général constate que l’événement est parvenu à récupérer son public (depuis la suspension d’une année du FIMAV en 2009). Ainsi, environ 4000 spectateurs ont assisté à un ou l’autre des concerts présentés au Carré 150, au Colisée Desjardins et même à l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska, soit sensiblement le même nombre que l’an dernier. «C’est très positif et on voit que la qualité est reconnue. C’est sans compromis qu’on garde le festival vivant», a-t-il noté.

Quant à la programmation, Michel Levasseur indique que le 35e FIMAV a offert des concerts «exceptionnels» avec un public attentif et respectueux. «Une très belle année», dit-il encore. Et lorsqu’on lui demande quel concert a attiré la plus grande foule, il répond spontanément que c’est celui de fermeture, soit le programme double mettant en vedette Senyawa, Keija Haino ainsi que The Ex. «Un public est venu de Montréal, spécialement pour ce concert-là», explique-t-il.

Barre Phillips Solo est un autre concert auquel il fallait assister. «Il a tenu le public silencieux, seul sur scène avec sa contrebasse et un micro. C’était touchant», fait-il remarquer.

Différents lieux

Pour Michel Levasseur, qui a réaffirmé son bonheur de présenter la plupart des concerts au Colisée Desjardins (que le FIMAV occupe depuis 25 ans, c’est décidément une année anniversaire), il est important de conserver ce lieu important pour Victoriaville. «C’est un joyau de notre communauté à tous les niveaux et il faut le rappeler aux élus et à la population. Le Colisée, c’est l’âme du festival. Il faut garder nos acquis et avoir des lieux de diffusion différents», insiste-t-il.

Le FIMAV prêche par l’exemple, ayant utilisé une fois de plus, en plus du Colisée et du Carré 150, l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska pour un concert. «Et nous allons peut-être remonter sur la montagne, un lieu extraordinaire», annonce-t-il.

Somme toute, le directeur général et artistique est très content du 35e FIMAV. «L’esprit est toujours là. Les gens sont contents de venir à Victoriaville et vivre une expérience globale.»

Dans cette optique, il est toujours intéressant de voir que lors des différents concerts, personne n’utilise son cellulaire pour prendre des photos ou filmer. Tous sont bien avisés avant chaque concert et depuis le temps, le mot est passé. Un rare événement où toute l’attention est dirigée vers les artistes à l’avant, sans autre dérangement. «Si on se déconnecte complètement pendant un spectacle, il faut parler après, expliquer pourquoi on a aimé ou non. C’est important que les gens se laissent toucher, s’ouvrent à la proposition des artistes et vivent une expérience», suggère-t-il.

Vers le 36e

Même si l’anniversaire est terminé, il ne faut pas relâcher les efforts pour le festival. «Il y a toujours une baisse d’énergie après. C’est un autre travail avec beaucoup de défis», termine-t-il.