Encadrement des chiens : agissons avant que les attaques canines ne surviennent

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec salue l’initiative du ministère de la Sécurité publique du Québec d’imposer un cadre réglementaire minimum aux municipalités pour la gestion des chiens dangereux, mais réclame des mesures additionnelles pour prévenir les attaques canines plutôt que d’attendre le signalement d’une morsure pour agir.

«La prévention est une partie importante de la solution. Plusieurs des facteurs qui peuvent augmenter les risques qu’un animal passe en mode agression sont reliés au rapport humain-animal. Oui, il faut implanter des mesures strictes pour encadrer les chiens dangereux, mais il faut aussi agir de façon préventive sur la population et les propriétaires de chiens afin de minimiser les risques d’agressions», indique Dre Caroline Kilsdonk, présidente de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec.

Depuis les consultations publiques, sur le projet de loi pour l’encadrement des chiens (projet de loi 128), en mars 2018, l’Ordre n’a pas été consulté par le gouvernement dans ce dossier. Rappelons qu’à ce moment, l’Ordre avait déposé un mémoire qui présentait des solutions préventives durables et efficaces pour renforcer la protection du public. Parmi les solutions proposées, la mise en place de mesures permettant un meilleur contrôle et une meilleure surveillance des élevages et de la vente de chiens est en cours de déploiement. L’Ordre participe d’ailleurs au comité mis en place par le gouvernement qui vise cet important objectif.

Toutefois, deux autres demandes tardent à être mises en place :

La création d’un registre national, et non municipal, des animaux de compagnie, et surtout;

Le déploiement d’une vaste campagne de sensibilisation et d’éducation auprès du public.

L’Ordre invite donc le gouvernent du Québec à adopter, dans les meilleurs délais, ces mesures préventives essentielles pour la sécurité du public et la diminution des attaques canines. Il faut agir avant que les morsures ne surviennent.

Signalement et secret professionnel

Un autre écueil à la mise en place de ce règlement est l’obligation de signalement de toute morsure par les médecins vétérinaires aux autorités municipales. «Les médecins vétérinaires sont au cœur de la relation humain-animal. Ils rencontrent des propriétaires de chiens tous les jours. Si leurs clients ne se sentent plus à l’aise de parler des problèmes de comportement de leur animal avec eux par peur d’être signalés, il ne sera plus possible d’agir de façon préventive pour éviter les morsures. Le secret et le jugement professionnels sont des principes fondamentaux de notre système professionnel qu’on ne peut remettre en cause», renchérit la Dre Kilsdonk. L’Ordre demande donc que le type de morsures qui doivent être signalées par les médecins vétérinaires soit davantage précisé dans le règlement.

Une analyse exhaustive du règlement sera réalisée au cours des prochains jours et l’Ordre émettra ses commentaires détaillés lors de la période prévue à cet effet. Pour obtenir davantage de détails concernant les recommandations de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec à propos de l’encadrement des chiens dangereux, le public peut consulter le mémoire qu’il a déposé à la Commission des institutions dans le cadre de ces consultations publiques sur le projet de loi 128, en mars 2018, en visitant son site Web au www.omvq.qc.ca, sous l’onglet Publications.

À propos de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec est un organisme, constitué en vertu du Code des professions du Québec et de la Loi sur les médecins vétérinaires, qui regroupe plus de 2600 médecins vétérinaires au Québec. Son mandat est d’assurer la protection du public en faisant la promotion d’une médecine vétérinaire de qualité qui vise l’amélioration du bien‐être des animaux et le maintien de la santé publique.