Incendies à Victo : des pertes en légère hausse

Un nombre record d’appels et des pertes matérielles en légère hausse en raison d’incendies majeurs dans les secteurs industriel et commercial, voilà ce qui se dégage notamment du rapport annuel 2018 du Service de la sécurité publique de Victoriaville produit par le directeur Martin Leblond.

Martin Leblond, directeur du Service de la sécurité publique de Victoriaville (Photo Archives François Arel)

Pour la première fois, on a franchi le cap des 800 appels d’intervention avec 831 appels, comparativement à 758 en 2017. «La croissance de plus de 10% des appels d’urgence est attribuable à une hausse des appels pour les services de premiers répondants (PR)», note, entre autres, le directeur Leblond. L’an dernier, les pompiers ont répondu à 328 appels de PR.

Les pertes matérielles (bâtiments et en contenu) atteignent tout près de 5 millions de dollars (4 996 735 $), comparativement à 4 581 370 $ en 2017.

Un chiffre étonnant, cependant, malgré un plus grand nombre d’appels, le nombre d’heures payées, 11 555,25, est le plus bas depuis 2013.

Incendie majeur à l’entreprise Électromécanique Bois-Francs (Photo lanouvelle.net -Archives)

Quelques chiffres

En 2018, quatre incendies dans le secteur industriel ont causé les pertes les plus importantes s’élevant à un peu plus de 2,5 millions $.

Sept feux de commerces ont mené à des pertes de plus de 1,6 million.

Les statistiques montrent également 40 interventions pour des incendies dans des résidences et des pertes d’un peu plus de 770 000 $, une diminution de près d’un million par rapport à 2017.

Parmi toutes les interventions, 12 appels ont mené à des pertes supérieures à 25 000 $, des interventions nécessitant plusieurs alarmes et un personnel plus nombreux.

Le directeur du Service de la sécurité publique constate que «la négligence et les erreurs humaines sont au premier rang de la cause des incendies, suivies des défaillances mécaniques et électriques».

Les pompiers victoriavillois ont également répondu à 30 appels demandant une désincarcération, 12 appels pour des feux de véhicules, autant pour des feux de cheminée, en plus de 10 interventions pour des feux de broussailles.

Douze appels en 2018 pour des feux de véhicules. (Photo lanouvelle.net -Archives)

À 23 occasions, les sapeurs de Victo ont été appelés en entraide ailleurs dans une dizaine de municipalités.

Par ailleurs, les alarmes non fondées, qui ont augmenté de 235 en 2017 à 252 en 2018, représentent encore près du tiers des appels reçus. «L’éducation du public, rappelle le directeur Martin Leblond, demeure un des moyens de prévention à favoriser. Une mauvaise compréhension des composantes du système d’alarme, le manque d’entretien annuel et les activités domestiques (travaux, cuisson, vapeur) constituent la source de nombreuses alarmes non fondées.» Il insiste aussi sur le fait qu’un système bien installé, bien entretenu et connu des occupants contribue à sauver des vies et des biens.

L’année 2018, par ailleurs, a vu diminuer le nombre d’incendies suspects, nombre qui a chuté de six en 2017 à deux l’an passé.

Formation

Le Centre régional de formation des pompiers a reçu, en 2018, 69 pompiers, 27 de moins que les 96 sapeurs l’année précédente.

Cela démontre que le centre, comme bien des organisations, fait face à une pénurie de recrutement au niveau régional par les services de sécurité incendie.

En raison de ces enjeux importants de main-d’œuvre et de recrutement, des ententes de collaboration ont été conclues avec l’Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ), le Service aux entreprises Centre-du-Québec, et les commissions scolaires des Chênes et des Bois-Francs. «Cette collaboration, indique le directeur Leblond, nous permet de pallier, ou du moins,  de minimiser la nouvelle réalité qu’est la pénurie de candidats fréquentant le Centre régional de formation.»

À l’interne, au poste de pompiers Fernand-Giguère, la direction a implanté les entraînements supervisés effectués par les capitaines et les lieutenants à chacun des quarts de travail, ce qui crée, fait remarquer M. Leblond, un rehaussement de la performance dans chacune des spécialités.

«Le maintien des compétences et les entraînements sont des éléments premiers dans la qualité des services que nous offrons à la population», observe le directeur. Ainsi, en 2018, le personnel a été soumis à près de 2700 heures d’entraînement sans compter les 1832 heures de formation.

Les entraînements ont touché différents aspects, dont le renouvellement de la certification en premiers soins et réanimation cardiorespiratoire, l’autosauvetage, la désincarcération, la simulation en espace clos et le sauvetage nautique.

La prévention

En matière d’activités de prévention, l’année 2018 a notamment donné lieu à 5229 visites résidentielles liées au programme de vérification des avertisseurs de fumée.

Pas moins de 1046 inspections ont été réalisées dans les édifices présentant un niveau de risque moyen, élevé ou très élevé.

Les pompiers ont aussi effectué 113 exercices d’évacuation en plus de participer à 232 activités d’éducation du public (animations, conférences).

Enfin, un facteur a particulièrement été pris en compte l’an dernier, la santé et la sécurité des pompiers au travail.

Le directeur Leblond précise que «la décontamination des habits de protection en contact avec des contaminants chimiques lors de combats et la protection des voies respiratoires ont été au centre de transformations importantes tant au niveau des procédures qu’au niveau de l’acquisition de nouveaux appareils respiratoires pour un investissement de 547 000 $».

Le bris majeur sur le camion tour d’eau que la Ville possédait depuis 1992 a mené à l’achat d’un nouveau véhicule, un camion échelle, acquis au coût de 1 300 000 $.