La coupe pour Champoux!

Tout au long de sa carrière, l’attaquant de 19 ans Raphaël Champoux n’a jamais eu peur de tout laisser sur la patinoire, présence après présence, afin de défendre les couleurs du Titan. En début de saison cependant, souffrant d’un inconfort à l’épaule, le fougueux patineur semblait avoir perdu l’intensité qui le caractérisait si bien ces dernières années.

Après avoir passé divers examens et imaginé plusieurs scénarios possibles, le résultat est finalement tombé : une masse s’était développée dans l’os de son épaule. Un trouble excessivement rare comme en font foi les quatre cas répertoriés au Québec au cours des dix dernières années. «Lorsque les médecins ont découvert ça, ils ne savaient pas si elle était bénigne ou maligne. Trente minutes avant mon opération, j’ai passé une biopsie et il a été démontré qu’elle était bénigne. Si ça n’avait pas été bénin, j’aurais dû attendre une semaine de plus et ensuite passer des traitements de chimiothérapie. Les médecins ont donc retiré la masse il y a un mois et demi», a raconté le Trifluvien.

Devant maintenant se soumettre à une réhabilitation de trois mois, l’ancien des Estacades de Trois-Rivières a évidemment vu sa saison prendre fin prématurément. Cet arrêt impromptu n’a toutefois pas miné le désir de jouer du dynamique hockeyeur. «À compter du 13 juin, je vais pouvoir recommencer à faire du sport. Mon objectif est de recommencer à jouer l’année prochaine. Je suis persuadé de pouvoir reprendre le rythme. Je fais du renforcement. Je travaille avec un physiothérapeute et ça va de mieux en mieux.»

Une conquête vécue sur la galerie de la presse

Limité à 23 parties de saison régulière et à une autre en séries, Champoux a donc été forcé de regarder ses coéquipiers soulever la coupe Napa sans lui. Une situation qui n’a certes pas été facile pour celui qui a passé les trois dernières saisons avec la troupe princevilloise. «Ça me rendait heureux de les voir gagner, mais triste à la fois. J’aurais voulu aider mon équipe à l’emporter. Oui, nous avons remporté la coupe et j’ai pu la soulever, mais je n’ai pas pu participer à cette conquête.»

S’il souhaitait ardemment mettre l’épaule à la roue sur la patinoire, Champoux a cependant joué un rôle clé au sein du vestiaire du Titan durant sa convalescence. «Je les encourage du mieux que je peux, je les suis partout et je leur envoie des ondes positives. Quand ça va moins bien, je tente de les aider à surmonter les défaites», a fait valoir celui qui arborait la lettre A sur son chandail cette saison.

Porte-bonheur du Titan

(Photo www.lanouvelle.net)

Ses coéquipiers n’ont d’ailleurs pas manqué de lui montrer leur soutien alors qu’ils ont fait des chandails arborant le slogan «la coupe pour Champoux», un geste qui a grandement touché le patineur de 5’09’’ et 143 livres. «J’ai vraiment aimé voir ça, car ça m’a aidé à demeurer près d’eux. En tant que joueur, quand tu ne peux plus jouer, tu te sens évidemment un petit peu plus à l’écart. En arborant mon numéro derrière leur casque et avec le slogan, ça m’a motivé. Je voulais donc demeurer avec eux jusqu’à la fin.»

Ne sachant plus trop comment réagir face à cette nouvelle, Champoux avait manifesté, à un certain moment, le désir de quitter l’entourage de la formation afin de ne pas être une distraction pour le club. Il lui a cependant été fortement recommandé de demeurer avec l’équipe pour faire office de porte-bonheur, en quelque sorte. «Les gars me font sentir que c’est important que je sois là. Ça leur a donné une motivation afin d’aller jusqu’au bout. Ils ont vraiment été bons. Je sentais qu’ils voulaient vraiment faire ça pour moi.»