Quelque 300 personnes manifestent au centre-ville

Profitant de leur conseil fédéral à Victoriaville, quelque 300 travailleuses et travailleurs , membres de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN (FEESP-CSN), ont manifesté, mercredi midi, devant le bureau du député d’Arthabaska, Eric Lefebvre.

La manifestation a nécessité la fermeture de la rue de Bigarré entre les rues Notre-Dame Est et  Perreault. Des policiers de la Sûreté du Québec se trouvaient sur les lieux, tout comme des bénévoles du SIUCQ, sans compter le service d’ordre du syndicat.

Les manifestants, notamment des employés de soutien dans les commissions scolaires et les cégeps, dénoncent une non-reconnaissance découlant de l’introduction, il y a un mois, d’une nouvelle structure salariale dans le secteur public.

Il s’agit de la non-reconnaissance de l’expérience acquise en milieu de travail par de nombreux salariés qui intègrent les nouvelles échelles salariales à un échelon inférieur à celui qu’ils occupaient avant le 2 avril.

Les syndiqués ont manifesté afin d’obtenir une oreille attentive du gouvernement. «Nous ne sommes pas écoutés par le Conseil du trésor. On se bute à des portes closes. Ce qu’on souhaite, c’est de s’asseoir à la  même table afin de trouver des solutions. On en a à proposer», a fait savoir la présidente de la FEESP-CSN, Nathalie Arguin, notamment accompagnée à la manifestation du président du Conseil central du Cœur-du-Québec de la CSN, Paul Lavergne et du deuxième vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Parmi les solutions, avance Mme Arguin, figure une clause permettant de reconnaître l’expérience de tout le personnel de soutien des réseaux du secteur scolaire et du cégep. «Il y a un mécanisme à mettre en place pour que cela se fasse. Bien sûr, il y a un coût qui s’y rattache, mais il y a également un coût à ne pas reconnaître l’expérience», a-t-elle souligné, rappelant que la partie syndicale souhaite s’asseoir avec le Conseil du trésor dans le but de corriger la situation.

Les dirigeants ont salué l’ouverture de l’attaché politique Pierre-Luc Turgeon. (Photo lanouvelle.net)

Si les représentants syndicaux n’ont pu rencontrer le député d’Arthabaska et whip en chef du gouvernement, Eric Lefebvre, qui se trouvait à Québec, ils ont pu échanger avec son attaché politique Pierre-Luc Turgeon qui est allé à leur rencontre. Les représentants ont salué son geste. «On a obtenu une écoute, on l’apprécie, a confié Nathalie Arguin. Ce qu’on demande maintenant, c’est d’avoir la même écoute au Conseil du trésor. On  espère que le message se rendra au Conseil du trésor et au ministère de l’Éducation.»

Si les travailleuses et travailleurs n’obtiennent pas gain de cause, ils continueront d’aller de l’avant avec leur plan d’action. «Nous voulons que nos gens soient reconnus à leur pleine expertise. Moralement, ils ont beaucoup donné avec les coupures qu’ils ont subies au fil des ans. Ils ont pourtant continué à faire leur travail dignement dans le réseau. On veut donc la reconnaissance de leur travail», a-t-elle conclu.

Même son de cloche du côté de Paul Lavergne. «Après une décennie de coupures, une augmentation de la charge de travail et des difficultés à joindre les deux bouts, arrive une autre petite claque de plus, a-t-il signalé. Il est normal que les gens disent c’est assez. Ce qu’on dit au gouvernement, c’est venez-vous asseoir, venez discuter, nous sommes mobilisés, prêts, nous avons des solutions.»

Enfin, Jean Lacharité a livré ses messages dans un discours enflammé, des messages à l’intention du député Lefebvre et du premier ministre François Legault.

«Il est inexcusable et inimaginable en 2019 que le gouvernement Legault ne reconnaisse pas l’expérience de son monde qui rend des services à la population. Cette situation, a-t-il lancé, doit être corrigée dans les plus brefs délais. Le Conseil du trésor doit reconnaître la qualité de services que vous avez rendus à la population pendant toutes ces années en reconnaissant votre expertise».

Après avoir aussi plaidé pour que les mécanismes de prévention en santé et sécurité du travail s’étendent à tous les secteurs, et non seulement à 20% des travailleurs, Jean Lacharité a fait valoir que le gouvernement doit s’attaquer à la surcharge de travail. «Il existe un problème d’attraction de main-d’œuvre dans le réseau public. J’invite le gouvernement à reconnaître la qualité, la valeur de votre travail et à augmenter les conditions de travail pour être en mesure d’attirer des gens pour rendre dans services de qualité dans la population», a-t-il exprimé, précisant que les citoyens doivent obtenir un rendement sur les impôts qu’ils paient par un réinvestissement dans le réseau public de toutes les régions.

Il a terminé par une invitation au député d’Arthabaska. «M. Lefebvre, vous êtes whip en chef, et en tant que whip, je vous invite à fouetter vos troupes. Solidarité!», a-t-il conclu, le bras en l’air.