Protomach : investissement de 1 M $ dans l’entreprise familiale

Une expertise unique au Canada, une famille mobilisée autour du désir d’innover, voilà ce qui pousse Protomach, une entreprise manufacturière d’équipements destinés à la fabrication de portes et de fenêtres, à injecter 1 M $ dans ses installations de Saint-Louis-de-Blandford.

(Photo lanouvelle.net)

Daphné Gaudreault Desrosiers y travaille depuis sa tendre enfance. Ses parents, Jean-François Desrosiers et Nadine Gaudreault, ont construit Protomach de A à Z. Ensemble, ils se lancent dans un projet qui assurera la pérennité de leur firme qui conçoit et fabrique des machineries sur mesure pour les fabricants de portes et fenêtres du Canada et d’ailleurs.

Depuis le 15 avril, Protomach a entamé de grands travaux afin d’obtenir l’espace nécessaire à l’ensemble de ses activités. En plus des 600 000 $ consentis à l’agrandissement de l’usine et au réaménagement des bureaux, 400 000 $ iront à l’acquisition d’un système ERP qui facilitera les opérations de l’entreprise, de la planification des horaires jusqu’au calendrier de production. Depuis le début de l’aventure, trois nouveaux employés ont gonflé les rangs de Protomach, pour un total de 27. «L’équipe d’ingénierie passera de deux à cinq, en plus de notre ingénieur industriel», exemplifie Nadine Gaudreault.

Ce projet d’expansion s’avère le troisième depuis la construction des installations de la rue Industrielle, à Saint-Louis de Blandford, en 1999. Créée en 1996, Protomach ne devait initialement que fournir des services de réparation et d’entretien. M. Desrosiers, diplômé dans le domaine de l’automatisation, travaille dans le secteur des portes et fenêtres lorsqu’il constate le manque flagrant de techniciens pour régler les différents problèmes avec l’outillage. Alors qu’il part en affaires avec sa conjointe, spécialisée en dessin industriel, leur savoir-faire se trouve si apprécié qu’on leur demande bientôt d’élaborer leurs propres machines. Un entrepreneur leur remet un chèque et leur lance un défi. Ils mettront au point leur première scie à fenêtre et Protomach aménagera à son emplacement actuel. Depuis, plutôt que d’arranger les erreurs des autres manufacturiers, ils conçoivent tous les outillages industriels selon les exigences réelles des fabricants.

Évolution

Aujourd’hui, Protomach, qui comprend aussi la marque GML, compte 42 produits dans sa gamme. Elle complète la ligne de distribution de ses clients grâce aux conceptions d’une entreprise allemande. Nombreux sont ses concurrents commerciaux initiaux qui n’existent plus aujourd’hui. «On reste innovateur et il faut aller au-devant des besoins des clients. On surprend les gens avec de nouvelles idées, ce qui nous permet de nous démarquer», note Jean-François Desrosiers.

L’industrie 4.0, le manque de main-d’œuvre pour opérer ces machineries, et l’arrivée des milléniaux sur le marché, voilà autant d’enjeux à considérer dans l’élaboration de leurs produits. Cinq électromécaniciens aux formations multiples figurent dans l’équipe. En fait, tous leurs programmes s’avèrent façonnés directement chez eux. L’agrandissement de l’usine de 5100 pieds carrés facilitera, entre autres, la manutention de machines de grande envergure, grâce à un pont roulant. «Qu’ils soient petits ou gros, les défis, on les relève», constate Mme Gaudreault. Jeld-Wen, Vaillancourt, Caron et Guay, Laflamme, Fenergic, Fenêtres Élite et Reflec comptent parmi leurs clients.

Relève

Selon Jean-François Desrosiers, pour réaliser tous ses projets, cela nécessiterait au moins trois vies, ce qui lui semble impossible. Toutefois, une deuxième se tient potentiellement à ses côtés, car sa fille, Daphné, n’a peut-être que 22 ans, mais a pris en charge les achats et les ressources humaines de Protomach depuis un an.

«Je suis ici depuis que je suis née. Je possède un des plus vieux numéros d’employé», rigole-t-elle. Malgré son intérêt marqué pour l’entreprise familiale, Daphné a fait des études en sciences de la santé puis a fait un tour à l’université en ergothérapie avant de retourner à ses premières amours.

«Partout où j’allais, ça manquait de défi», raconte-t-elle. Lorsque le poste de responsable des achats s’est libéré, elle a sauté sur l’occasion puis a pris du galon, toujours à l’affût de nouvelles fonctions à remplir. Elle se passionne de plus en plus pour la gestion et les opérations. «Ce n’est vraiment pas plate», observe-t-elle.