Le chef conservateur galvanise ses troupes

L’enthousiasme dans le Centre des congrès de l’Hôtel Le Victorin de Victoriaville contrastait avec le temps gris, morne et pluvieux à l’extérieur. Quelque 800 militants conservateurs, deux fois plus que le précédent rassemblement, ont réservé, samedi, un accueil chaleureux aux candidats et à leur chef Andrew Scheer à l’occasion du conseil général de l’aile québécoise du Parti conservateur du Canada.

À son arrivée au micro, le chef conservateur a d’abord manifesté son empathie envers les sinistrés des inondations, promettant bien d’aller prochainement sur le terrain pour donner un coup de main.

Heureux devant ses partisans et entouré de son équipe, Andrew Scheer a dénoncé le gouvernement libéral. (Photo lanouvelle.net)

Puis, à ses partisans, Andrew Scheer a annoncé, sur un ton solennel, que «l’heure est grave». «Justin Trudeau  a perdu le nord, dirigeant un gouvernement désorienté, divisé et en pleine dérive», a-t-il lancé.

Selon lui, non seulement le premier ministre a perdu le contrôle des finances publiques, mais «il a perdu l’autorité morale de gouverner».

Andrew Scheer a accusé Justin Trudeau d’inventer des histoires pour tenter de cacher la vérité. «Son gouvernement agit derrière des portes closes, dans le secret et les demi-vérités, a-t-il soutenu. On a vu les libéraux menacer l’indépendance de notre système judiciaire, un des plus importants piliers de notre démocratie. Même le processus de nomination des juges à la Cour suprême est entaché par les libéraux.»

Justin Trudeau constatera en octobre, selon le chef conservateur, qu’il y a des conséquences à ne pas dire la vérité. «Les Canadiens vont les lui montrer», a-t-il dit sous les applaudissements des militants.

L’équipe

Juste avant l’entrée en scène d’Andrew Scheer, son lieutenant politique au Québec, le député de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes, a présenté à la foule les 56 candidates et candidats recrutés à ce jour sur 78 circonscriptions dans la province. «Nous avons ainsi recruté à ce jour 72% de nos candidats, des gens de tous les horizons. Et 41% d’entre eux sont des femmes inspirantes et compétentes», a-t-il souligné, ajoutant qu’un mouvement était en train de s’installer.

Le député de Mégantic-L’Érable Luc Berthold, président de ce conseil général, et Alain Rayes, lieutenant politique au Québec et député de Richmond-Arthabaska (Photo lanouvelle.net)

«Il existe trois ingrédients pour créer une vague, a signalé Alain Rayes. Le travail, la plateforme basée sur ce que les citoyens ont exprimé lors de notre tournée québécoise. Les gens se reconnaîtront dans notre programme. Et il y a l’équipe formée de candidats inspirants, travaillants, dynamiques. Les Québécois vont se reconnaître en eux.»

Le chef Andrew Scheer a qualifié «d’extraordinaire» l’équipe de candidats présentée aux militants. «Ces hommes et des femmes seront une voix forte du Québec à Ottawa. Une équipe prête à gouverner avec les 11 députés déjà en poste et qui constituent le cœur de notre famille, a-t-il dit. Des gens qui travaillent avec une détermination sans borne. Imaginez ce qu’ils feront pour le Québec une fois au gouvernement. Et je suis convaincu qu’ils seront plus nombreux après le 21 octobre.»

Le Parti conservateur, a affirmé son chef, constitue «une solution de rechange à l’incompétence et à l’arrogance des libéraux». «Je constate tous les jours que les Québécois paient pour les erreurs de Justin Trudeau qui n’a aucun plan pour un équilibre budgétaire. Et il n’a aucun désir de le faire», a-t-il déploré.

On a présenté les 56 candidats recrutés jusqu’ici. (Photo la nouvelle.net)

Les déficits accumulés ne feront, selon lui, qu’endetter les générations futures. «La situation ne sera pas facile à redresser, a-t-il noté, mais on peut stopper cette spirale de folles dépenses cette année. Il faut remplacer ce gouvernement dépensier par un gouvernement de gros bon sens.»

Des engagements

Un gouvernement conservateur, a affirmé Andrew Scheer, agira pour remédier à la crise du coût de vie afin d’aider ces familles qui peinent à joindre les deux bouts. «L’inquiétude financière ne doit pas assombrir la joie qu’apporte l’arrivée d’un nouvel enfant. Ainsi, un gouvernement conservateur réduira l’impôt fédéral sur les congés de maternité et de paternité pour faire en sorte que les nouvelles familles aient plus d’argent dans leurs poches», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, parce que le chauffage, a-t-il noté, n’est pas un luxe, il compte bien éliminer la TPS sur les factures d’Hydro et d’énergie.

Le chef conservateur a, de plus, réitéré sa promesse d’un seul rapport d’impôt unique, non seulement pour les Québécois, mais partout au pays.

Le conseil général a réuni 800 personnes à Victoriaville. (Photo lanouvelle.net)

Et pour faire face à l’important problème de pénurie de main-d’œuvre, un gouvernement conservateur entend encourager les retraités à réintégrer le marché du travail.

En matière d’environnement, Andrew Scheer promet un plan qu’il compte annoncer sous peu. «D’ici la fin de la session, je reviendrai au Québec pour dévoiler mon plan de protection de l’environnement. Un plan, un vrai, pour relever les véritables défis du XXIe siècle. Non, nous n’allons pas taxer davantage les Canadiens, a-t-il souligné, ni donner des millions de dollars aux multinationales. Les libéraux, eux, n’ont pas de plan environnemental. Ils ont un plan pour taxer les contribuables et ils accordent des exemptions aux grands pollueurs.»

Monsieur sourire!

Certains auraient dit à Andrew Scheer qu’il souriait trop, qu’il devrait peut-être un peu plus méchant, a-t-il confié.

«Mais il est difficile de ne pas sourire avec cette équipe de candidats et candidates qui, cette année, ont cogné à 500 000 portes. Difficile de ne pas sourire quand on remporte des circonscriptions où on n’a pas connu la victoire depuis 20 ans. Difficile aussi de ne pas sourire, a-t-il continué, quand on voit les Canadiens rejeter les politiques de Justin Trudeau et  qu’on assiste à des victoires conservatrices partout au pays.»

Et sous les cris «Andrew, Andrew» lancés par les partisans, le chef a soutenu que, «contrairement au Bloc québécois qui ne peut rien faire, nous, on peut livrer la marchandise pour le Québec».

(Photo lanouvelle.net)

Andrew Scheer est d’avis que les conservateurs sont les seuls à pouvoir ramener un gouvernement intègre. «Nous sommes les seuls à pouvoir protéger l’argent des contribuables, à protéger nos institutions démocratiques et la réputation de notre pays à l’étranger et à pouvoir remplacer le gouvernement d’échec de Trudeau.»

D’ici les élections fédérales en octobre (177 jours, selon le chef conservateur), Andrew Scheer pense que son adversaire libéral se battra pour sauver «sa job» de premier ministre». «Moi, je me battrai pour vous, a-t-il exprimé, parce que les Québécois méritent mieux qu’un gouvernement qui promet des déficits sans fin, méritent mieux que la corruption libérale, méritent mieux qu’un premier ministre qui croit que les bonnes relations internationales se résument à quelques pas de danse.»

Les Québécois, dans la tête d’Andrew Scheer, ont besoin d’un gouvernement conservateur pour «avoir plus d’argent dans les poches, pour consommer davantage de pétrole canadien plutôt que celui des États-Unis et de l’Algérie».

Oui, Andrew Scheer promet de se battre sans relâche, mais il a besoin, pour gagner, «de la nation québécoise. «J’ai besoin de vous, votre appui est nécessaire plus que jamais», a-t-il dit, invitant les candidats et militants à partager «la vision conservatrice positive. «Vous allez faire une différence. Je sais qu’ensemble, nous allons réussir, nous devons réussir, car le Québec mérite mieux», a-t-il conclu.