L’image de la femme, de «Ce côté-ci du miroir»

Le centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville présente une toute nouvelle exposition qui met en lumière des portraits de femmes, réalisés par des femmes du Centre-du-Québec.

«Ce côté-ci du miroir» est le titre retenu pour cette exposition qui vient clôturer la quatrième programmation régulière du centre d’art. La commissaire, Dominique Laquerre, a voulu présenter, pour commencer, un collectif. Cela l’a amenée à voir que bon nombre d’artistes femmes de la région s’intéressaient au portrait et à l’autoportrait. «Des femmes de plusieurs générations qui ont voulu montrer les femmes comme elles sont dans la réalité», a-t-elle expliqué lors du vernissage.

Ce sont donc des portraits de femmes qui se voient de ce côté-ci du miroir, sans artifices, sans Photoshop, sans stéréotype qui sont présentés. Dominique Laquerre a sélectionné des œuvres de femmes de différents âges qui utilisent différents médiums. En résulte une exposition intéressante qui vient diminuer la pression du conformisme de la société qui démontre que la beauté peut prendre différentes formes.

Parmi les artistes, Annie St-Jean présente trois visages en pièces détachées. Ces portraits d’elle sont tirés du court-métrage «Tu peux rêver». «Des images fortes que je voulais stopper», a-t-elle expliqué lors du vernissage. Ainsi, grâce à la prise de vue au sténopé, à un découpage et un assemblage, ces grands portraits en imposent.

Quatre portraits de Linda Vachon sont également proposés dans cette exposition. Cette dernière a expliqué que si, avant, ses personnages étaient asexués, depuis la dernière année, ce sont des femmes qui ont pris la place. Elle s’inspire de #metoo, des droits des femmes et la peur de les perdre et la grande force de la résilience, mais aussi de son environnement.

À l’entrée de la salle d’exposition, les visiteurs sont accueillis par un portrait de femme, corbeau sur l’épaule, signé Andrée-Anne Laberge. «Une œuvre de 2009 alors que j’étais à Montréal», a précisé l’artiste lors du vernissage. Pas d’encaustique dans cette oeuvre, ce médium qui la caractérise depuis quelques années, mais une technique longue et compliquée qui implique du bois, du plâtre, de la peinture, de l’encre de chine et un petit couteau pour gratter et gratter encore. «C’est très différent de l’encaustique», précise-t-elle. Le portrait montre une femme qui n’hésite pas à tourner le dos et qui aborde le lien qui relie l’humain et les animaux.

On peut également apprécier les photographies de Magalie Massey. Celle-ci a voulu capter la vie atypique de sa mère Isabelle Massey. Francine Péloquin, de son côté, propose une Robe-peau, une sculpture énigmatique dans un écrin alors que Pascale Archambault montre un corps abimé réalisé avec de la pierre et du métal froissé.

L’artiste abénaquise Sylvie Bernard, pour sa part, présente son œuvre «Les Noms-dits» qui vise à honorer la vie et l’âme de 60 femmes inhumées sans nom, entre 1719 et 1850, au cimetière de Wôlinak.

Finalement, Patricia B. Lavoie, graphiste et artiste, a rencontré des femmes dans un organisme de lutte contre l’itinérance qui ont expliqué leur signification des mots bonheur, identité ou liberté. En a découlé le dessin des visages de ces femmes, mais qui sont à peine perceptibles, un peu à l’image de leur identité sociale.

Une exposition qui fait réfléchir à la représentation de la femme et qui se poursuit jusqu’au 4 mai. En lien avec cette exposition, un atelier de théâtre, «Plus-que-parfait», est offert par Hélène Desperrier et Anne-Sylvie Gosselin du Parminou, le 27 avril à 11 h et 14 h.