Laurier fait encore parler de lui

Même 100 ans après sa mort, Sir Wilfrid Laurier fait toujours parler de lui. Il était d’ailleurs le sujet du 16e déjeuner-conférence de la Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville, dimanche, à la Place 4213.

Plus de 300 convives ont participé à cette activité de la Société d’histoire, organisée depuis 2003 maintenant. Après un bon petit déjeuner et un arrêt pour apprécier l’exposition d’objets anciens à l’effigie de Laurier,  les gens ont peu entendre Guylaine Martin parler de Laurier, en abordant l’aspect citoyen (l’humain derrière le politicien diront certains). En effet, plusieurs connaissent les grands pans de sa carrière politique de 48 ans, mais pour ce qui est du côté plus personnel de l’homme, le sujet est abordé plus rarement.

Mme Martin, qui se passionne pour l’histoire et la généalogie depuis plusieurs années, a accepté de relever le défi d’élaborer cette conférence, dont la recherche a été effectuée par Raymond Tardif et Jocelyne Lévis.

Elle a rappelé que l’avocat de formation s’était amené à Arthabaska en 1866, attiré par le climat. La conférencière a parlé de ses nombreux et influents amis de la région ainsi que son histoire d’amour avec son épouse Zoé Lafontaine. Son amitié avec Émilie Barthe qui a bien fait jaser à l’époque (on l’a même qualifiée de la liaison la plus romantique de l’histoire politique canadienne) a également été mise de l’avant. «Émilie était vive, charmante, socialement ambitieuse et intellectuelle. Elle dit avoir enseigné à Laurier tout ce qu’un gentleman devait savoir», indique Guylaine, rappelant qu’une correspondance de 41 lettres écrites par Laurier à Émilie (toutes en anglais sauf deux en français) avait été retrouvée.

On a aussi appris les nombreux engagements de Laurier dans les diverses institutions de la région et qu’il est à l’origine de la mise en place de plusieurs d’entre elles, que ce soit l’hôpital, l’église, le couvent, etc. Wilfrid Laurier était un fier citoyen d’Arthabaska (aujourd’hui Victoriaville) et il était partie prenante du milieu. Il a même été propriétaire de l’Union des Cantons de l’Est.

Échevin puis maire d’Arthabaska, il a également occupé le poste de préfet et commissaire d’école, ce qui vient confirmer son attachement pour sa municipalité d’adoption et à quel point il était un homme engagé. Wilfrid Laurier appréciait Arthabaska et il y venait aussi souvent que possible (lorsqu’il était politicien à Ottawa). Dans sa maison de la rue de l’Église (aujourd’hui rue Laurier), il organisait (avec son épouse) plusieurs réceptions. Il aimait rencontrer les gens et discuter avec eux.

La conférencière a présenté de nombreuses photographies d’époque, dont plusieurs ont rarement été vues, et fait quelques allusions à sa vie politique (après tout, il a été élu premier ministre du Canada en 1896 et était le premier francophone à accéder à ce titre).

La rencontre s’est terminée alors que le député fédéral Alain Rayes a remis, à la Société d’histoire, un certificat honorifique obtenu dans le cadre du Prix d’histoire de la Gouverneure générale.