Perte de marché de petit bois pour les producteurs forestiers

Avec l’arrêt de l’achat de bois résineux de 4 pieds par la compagnie Kruger Wayagamack à Trois-Rivières, l’Agence forestière des Bois-Francs est très inquiète de voir disparaître ce marché pour le bois de petites dimensions des producteurs forestiers.

Cette absence de marché pourrait avoir de fâcheuses conséquences, et ce, tant au niveau de la rentabilité économique des opérations sylvicoles qu’au niveau des rendements des forêts.

«Comme il n’y a maintenant plus de marché pour les bois résineux de petites dimensions, ce type de bois laissé sur les parterres de coupe aura pour effet de réduire les revenus tirés de la récolte des arbres et contribuera à augmenter la quantité de déchets de coupe en forêt»,a mentionné François Marcotte, président de l’Agence.

Par ailleurs, pour que la sylviculture ait des effets bénéfiques sur les rendements des forêts, les interventions sylvicoles doivent être effectuées au bon moment par rapport au stade de développement des peuplements forestiers à traiter.

«Dans les plantations en essences résineuses par exemple, indique M. Marcotte, la première éclaircie commerciale doit être effectuée tôt, soit vers l’âge de 20 à 30 ans en fonction de l’essence et du site sur lequel la plantation croit. À ce moment, les arbres récoltés sont de petites dimensions et étaient, pour la plupart, dirigés vers les marchés de bois de trituration, comme la fameuse pitoune de 4 pieds, à l’usine de la compagnie Kruger Wayagamack à Trois-Rivières.»

La fin définitive du marché du bois en 4 pieds de sapin et d’épinettes signifie que les producteurs forestiers en forêt privée devront trouver d’autres avenues pour écouler leur bois de petites dimensions. Une importante mobilisation des acteurs régionaux doit être mise en place afin de faciliter l’émergence de nouveaux marchés répondant aux besoins.

«L’Agence presse donc le gouvernement de trouver des incitatifs financiers ou d’autres moyens pour que les compagnies forestières s’approvisionnent avec des bois de petites dimensions. De plus, les municipalités locales doivent favoriser le soutien des initiatives de promoteurs visant la transformation d’essences forestières de petites dimensions», conclut M. Marcotte.

L’Agence forestière des Bois-Francs a pour objets d’orienter et de développer la mise en valeur des forêts privées du territoire du Centre-du-Québec dans une perspective d’aménagement forestier durable. Elle est formée de quatre partenaires, soit les municipalités (MRC du Centre-du-Québec), les propriétaires forestiers (Syndicats de producteurs de bois et Organismes de gestion en commun), les industries de transformation du bois et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.