Premier témoin entendu au procès Therrien

Au palais de justice de Victoriaville, le ministère public a fait entendre, mardi après-midi, son premier témoin au procès du Warwickois Paul-Émile Therrien, 79 ans, qui fait face à 10 chefs d’accusation en lien avec de présumés crimes sexuels.

Dans sa déclaration d’ouverture au jury formé de sept femmes et de cinq hommes, Me Michel Verville de la poursuite a expliqué son rôle d’exposer une preuve pour démontrer hors de tout doute raisonnable que les événements allégués se sont réellement produits.

L’enquêteur François Beaudoin de la SQ a été le premier témoin interrogé par Me Michel Verville de la poursuite. (Photo www.lanouvelle.net)

Me Verville a invité les jurés à bien prendre le temps d’écouter les témoins, de s’imprégner de leurs témoignages avant de prendre connaissance des divers documents dont ils disposent.

La déclaration terminée, le procureur aux poursuites criminelles et pénales a appelé à la barre son premier témoin, l’enquêteur au dossier, le sergent François Beaudoin de la Sûreté du Québec.

La plainte dans cette affaire, a-t-il dit, remonte au 31 mars 2015. Ce jour-là, les deux plaignantes se sont présentées au poste de la SQ à Victoriaville. «Chacune a livré une déclaration écrite de plusieurs pages relatant ce qu’elles ont vécu dans leur passé. Elles relatent ce qui s’est passé dans la résidence du 30, rang 4 Est à Warwick», a indiqué le policier.

Et ce qu’elles ont raconté, a souligné l’enquêteur Beaudoin, concerne des événements  qui seraient survenus à des époques différentes, entre 1984 et 1988 pour l’une, et entre 1990 et 1998 pour l’autre.

Le sergent Beaudoin, par ailleurs, a expliqué au jury avoir obtenu, le 1er décembre 2015, un mandat de perquisition, lequel a été exécuté le lendemain à la résidence du  rang 4 Est.

Le but, a-t-il souligné, consistait à photographier les lieux et de vérifier certains points spécifiques, comme la présence d’une arme dans le tiroir d’un bureau et de photos dans une garde-robe.

Des photos et une arme ont d’ailleurs été saisies. «L’arme, un revolver, n’était plus fonctionnelle. Elle était inutilisable, inoffensive, le canon étant bouché par du métal, le barillet ne fonctionnait plus et on ne pouvait appuyer sur la détente», a confié le policier de près de 27 d’expérience et enquêteur depuis 21 ans.

Me Ronald Robichaud représente l’accusé. (Photo www.lanouvelle.net)

Le policier a aussi exposé et expliqué aux jurés plus d’une centaine de photos, certaines prises sur le site Internet d’une agence immobilière et d’autres produites par les policiers lors de la perquisition.

Au moment de cette intervention policière, l’accusé Paul-Émile Therrien et sa conjointe ont été emmenés, avec leur accord, au poste de police. «Ils ont volontairement livré une version des faits», a précisé François Beaudoin.

Dans son enquête, par ailleurs, le policier a dit avoir rencontré huit autres témoins de qui il a obtenu une déclaration écrite.

L’enquêteur a aussi contacté cinq autres personnes. En ce qui les concerne, le policier y est allé de notes personnelles sans recourir à des déclarations écrites.

Son témoignage a duré près d’une heure après quoi Me Ronald Robichaud, en défense, l’a contre-interrogé pendant environ 45 minutes.

Le juge Serge Francoeur de la Cour supérieure du Québec, qui préside le procès, l’a ajourné à mercredi, 9 h.

L’une des deux plaignantes dans cette affaire livrera son témoignage.