Vers moins de pesticides dans la région

L’usage de pesticides sera soumisse à un nouveau règlement à Plessisville, Princeville et Victoriaville. Fini l’épandage de pesticides à fort impact. Pour l’emploi de produits de cette nature mais à faible impact, en milieu résidentiel, les entrepreneurs devront obtenir de la Ville où ils souhaitent exercer un certificat d’enregistrement annuel.

La Ville de Plessisville possédait un tel règlement depuis 2006. Ce dernier a été rafraichi par un travail concerté des trois villes voisines, afin d’assurer une meilleure adhésion des professionnels de la région tout en améliorant la qualité de vie de la population. «Nous ne faisons pas partie de la même MRC, mais on travaille souvent ensemble. Voici une preuve concrète que notre souci du citoyen va au-delà de la question du territoire», a commencé le maire André Bellavance. Selon lui, le «berceau du développement durable» ne doit pas être qu’un slogan. Il appelle à des gestes tangibles.

En matière de pesticides, la Ville de Victoriaville restait, à ce jour, assujettie aux seules règles gouvernementales. Dorénavant, elle s’assure d’un contrôle, tout comme ses voisines de la MRC de L’Érable. D’autres municipalités auraient manifesté un intérêt à leur emboiter le pas.

Permis et sensibilisation

Dorénavant, afin de restreindre l’utilisation des pesticides à fort impact, il sera interdit d’en faire l’usage, sauf exception, par exemple en cas d’infestation de vers blancs. C’est-à-dire que l’entrepreneur, qui devra annuellement s’enregistrer auprès des municipalités, pourra employer des pesticides à fort impact si toutes les différentes alternatives ont échoué. Pour ce faire, il devra obtenir un permis temporaire gratuit, octroyé par la Ville où il réalise son contrat. Cette dernière dépêchera sur place une ressource qui assistera aux opérations et qui confirmera que toutes les avenues possibles ont été explorées préalablement.

«Ce qu’on vise, c’est d’écarter ces gens qui, parfois, font du porte-à-porte avec des citernes attachées derrière leur pick-up, sans nom de compagnie. Quel est le produit qu’ils utilisent? On ne le sait pas. Ni l’usage qu’ils en font. Il n’y a rien de contrôlé. On avait une certaine inquiétude face à ça», a noté le maire Bellavance. Ainsi, les entrepreneurs certifiés par la Ville l’afficheront sur leurs camions. Ceux qui contreviendront à l’une des dispositions du règlement seront passibles d’une amende.

Avec ces interdictions viendra de l’information qui sera transmisse aux citoyens afin de leur faire découvrir les méthodes alternatives permettant de régler leurs problèmes avec les insectes ou les plantes envahissantes. Du personnel du service de l’environnement de Victoriaville recevra des formations pour mieux répondre aux questions. La patrouille verte assurera, quant à elle, une surveillance. Finalement, le maire a annoncé qu’une campagne de sensibilisation facilitera l’appropriation des nouvelles mesures par les gens. «L’idée n’est pas de faire de la répression, mais de leur faire connaître les changements et leur dire que nous serons plus attentifs à leur santé», a soutenu le maire.

Même objectif

Plessisville figure comme la pionnière de la région quant à l’encadrement de l’utilisation des pesticides sur son territoire. Pierre Fortier, conseiller municipal de la municipalité, a rappelé l’importance de cet enjeu de santé publique. «Par ailleurs, l’uniformisation de nos réglementations respectives viendra simplifier le travail des professionnels de l’entretien paysager qui exercent leurs activités dans nos trois villes», a-t-il relevé.

Jean-Robert Tremblay, conseiller municipal à Princeville, a observé que «la population est de plus en plus préoccupée par les effets néfastes des pesticides sur la santé». Pour lui, uniformiser l’application d’un même règlement appartenait à la logique.

Limiter l’utilisation

Serge Cyr, directeur du service de l’environnement de la Ville de Victoriaville, a résumé les grands principes du règlement en en réitérant son objectif : limiter l’épandage de pesticides à fort impact, surtout lorsque ceux-ci s’avèrent répandus à titre préventif. «Malheureusement, on voit souvent des compagnies en appliquer au cas où il y aurait des pissenlits, et c’est ce qu’on veut éviter», a-t-il exemplifié.

M. Cyr ajoute que la Ville souhaite également renseigner les citoyens à propos des dangers liés aux pesticides et à leur manipulation. «Avec la pelouse, avant d’utiliser des pesticides, bien des choses peuvent être faites. On favorise des coupes plus hautes et des fertilisations adéquates, avec du fumier de poule, par exemple», a-t-il dit au sujet des techniques à privilégier.

Conférence

Les personnes désireuses d’approfondir la question pourront assister gratuitement à la conférence «Solutions naturelles contre les ennemis du jardin», de Micheline Lévesque, présentée le 15 mai, 19 h, dans la salle du conseil de l’hôtel de ville de Victoriaville. La nouvelle règlementation ainsi que des suggestions sur les méthodes alternatives aux produits chimiques sont diffusées aux vic.to/pesticides, plessisville.quebec/affaires/environnement/pesticides et à villedeprinceville.qc.ca/pesticides. Un lien conduit les visiteurs vers la liste des produits à faible impact qui demeurent permis.