Suivre les «Trajectoires» d’Élisabeth Picard

L’invitation est lancée aux gens de venir apprécier les sculptures faites à partir de Ty-Raps (ces petites attaches de plastique si populaires) et animées de lumières, proposées par Élisabeth Picard, jusqu’au 30 mars au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville.

Si au départ l’artiste montréalaise contemporaine croyait qu’elle était peintre, elle a rapidement réalisé qu’elle avait davantage à apprendre dans la sculpture. «J’étais dyslexique plus jeune alors ma vision 3D est très développée. J’ai pensé que dans le 3D j’allais me démarquer», a-t-elle expliqué un peu avant son vernissage.

Pour ce qui est du Ty-Rap, elle a essayé plusieurs médiums avant d’y arriver. Cherchant la lumière et la transparence et n’étant pas verrier, le plastique déjà figé s’est imposé intuitivement. «J’ai découvert que je peux les mettre en valeur avec la lumière», note-t-elle.

Avec sa motricité fine très développée, l’attache prend des formes multiples et elle est parvenue à la maîtriser pour en faire des sculptures 3D. Pour cela, elle utilise des techniques artisanales de vannerie, notamment, mais à niveau d’art contemporain. Et lorsque vient le temps de mettre de la couleur, elle a plusieurs stratégies. Élisabeth fait la pièce blanche, détermine la couleur puis la refait au complet. Ou bien elle utilise simplement des attaches déjà teintes, mais c’est plus difficile.

Pour certaines pièces, dont «Molécule», outre les attaches, l’artiste a utilisé des éléments d’imprimantes 3D pour faire les connexions. «Je me suis fait comme un jeu Meccano inventé et donné le défi de faire une forme en spirale qui s’ouvre», explique-t-elle.

Pour «Trajectoires», elle a choisi des pièces toutes blanches qui sont animées par des lumières qui viennent de différentes directions. C’est d’ailleurs ce qui a inspiré le titre de l’exposition qui comprend six grandes œuvres et plusieurs petites présentées en vitrine. «La lumière met en vie le matériel et j’essaye que ça fasse une unité», indique-t-elle encore en faisant le tour de l’exposition.

Élisabeth a découvert Victoriaville avec les «Enfants du rebut global» et la maison en haut de la montagne. «Je n’avais jamais eu l’occasion de venir. C’est précurseur ici», apprécie-t-elle. Et même si dans son travail elle ne fait pas de récupération et qu’elle ne se dit pas écologiste, elle a quand même, avec ses Ty-Raps, détourné un objet de son usage habituel. «Dans ce contexte, je trouvais qu’il y avait un lien à faire», termine-t-elle.

Un atelier pour les jeunes

L’artiste sera de retour à Victoriaville, le 4 mars, afin d’offrir aux jeunes, pendant la semaine de relâche, un atelier. Celui-ci permettra aux participants, en plus de visiter l’exposition, de créer une sculpture avec des attaches, de la colorer et la photographier.