«On peut bien vivre du bio»

«Vous avez de quoi vous mettre sous la dent si vous êtes affamés d’en savoir plus sur le bio. Le colloque vise à faire connaître ce qui se fait de mieux en la matière.» Ainsi a parlé Jean Duval, directeur du CETAB+, en ouverture, mercredi matin, du cinquième colloque Bio pour tous qui réunit quelque 400 participants d’ici jeudi au Centre des congrès de l’Hôtel Le Victorin de Victoriaville.

Jean Duval, directeur du CETAB+ (Photo www.lanouvelle.net)

L’engouement pour le bio ne s’essouffle pas. «Le secteur poursuit sa croissance. Ce n’est pas qu’une vaguelette, mais bien une vague de fond, un tsunami», a fait valoir Jean Duval.

Le directeur du CETAB + attribue à plusieurs facteurs le grand intérêt envers la production biologique.

À commencer par les demandes des consommateurs. «On observe une croissance constante depuis plusieurs décennies. Le Canada est même devenir le quatrième plus grand marché biologique au monde. Les aliments bio représentent plus de 5% du panier d’épicerie de Canadiens, fait remarquer M. Duval. Cela démontre la volonté des consommateurs de s’alimenter en pensant à leur santé et à celle de la planète.»

Et la production, a-t-il ajouté, suit cette tendance de la demande. En 2018, le Québec comptait plus de 2000 fermes certifiées biologiques. «Cela représente plus de 7% des 29 000 entreprises agricoles québécoises. S’il s’agit souvent de petites fermes, le bio se fait quand même à toutes échelles», a précisé Jean Duval.

Une vingtaine d’exposants participent au colloque. (Photo www.lanouvelle.net)

Pour lui, la mise en place d’un programme par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour aider les producteurs et favoriser la conversion au bio se veut davantage un incitatif. «Parce que pour changer, a-t-il soutenu, il faut être prêt psychologiquement et techniquement.»

Dans l’esprit du directeur du CETAB +, ce qui explique davantage en 2019 le grand intérêt manifesté pour le bio, c’est que «de plus en plus, dans plusieurs régions du Québec, des producteurs démontrent qu’on peut bien vivre du bio». «Ils confirment ainsi qu’on peut réussir, qu’on peut persévérer. Ces producteurs sont la preuve que le bio constitue une alternative viable au mode de production chimique qui ne pourra pas toujours continuer si nous voulons continuer à vivre sur cette planète», a-t-il fait valoir.

Aux participants, Jean Duval a rappelé que le CETAB+, avec son équipe de 30 personnes, fournissait différents services-conseils et de recherche appliquée.

Le directeur de l’Institut national d’agriculture biologique (INAB), Louis-Samuel Jacques, s’est ensuite adressé à l’auditoire, rappelant que la popularité du programme d’agriculture bio du Cégep de Victoriaville a mené à la naissance de l’INAB, un projet de 17 millions de dollars, l’investissement le plus important de l’histoire du Cégep en 50 ans d’existence.

Le directeur a même laissé entendre une annonce prochaine, celle de la construction d’un bâtiment d’élevage qui servira à l’enseignement.

L’an prochain, par ailleurs, l’INAB proposera un nouveau profil, l’agriculture urbaine. «C’est en plein développement, le bio est utile à l’agriculture urbaine», a-t-il noté.

Gérald Huber, spécialistes des engrais verts (Photo www.lanouvelle.net)

Il a terminé en insistant sur l’importance des producteurs. «C’est grâce à vous si on en est rendu là aujourd’hui en agriculture biologique. Continuez d’être passionnés. De notre côté, nous sommes là pour vous emmener plus loin», a-t-il conclu.

Louis-Samuel Jacques a ensuite présenté le premier conférencier du colloque, Gérald Huber venu d’Europe, un spécialiste des engrais verts.

Au total, l’événement regroupe plus d’une quarantaine de conférences, de même qu’une vingtaine d’exposants.

Différents sujets seront abordés lors des deux jours du colloque, notamment le désherbage et certaines techniques de fertilisation, entre autres, dans les grandes cultures.

En ailliculture, il sera question notamment de la lutte  à la maladie à la fertilisation, en passant par la  mécanisation et le séchage de l’ail.