Hockey : un guide pour mieux réagir face à des comportements inacceptables

Après un an de travail, Équijustice Arthabaska-Érable a lancé, mardi après-midi, un nouvel outil, le Guide de gestion de cas au hockey, en lien avec les agissements, les comportements inacceptables de certains parents dans les arénas.

Ce document s’inscrit dans la lignée du projet Je joue gagnant qui a vu le jour en 2011. «Depuis plusieurs années, on travaille sur différents outils pour prévenir la violence, au hockey notamment. À l’époque, l’Association du hockey mineur de Victoriaville nous avait interpellés relativement à des situations, des gestes inacceptables, des conflits vécus  entre les jeunes. Aujourd’hui, le guide  se veut comme une continuité. Pour nous, un tel guide comprenant des outils de gestion des conflits est quelque chose de très réaliste, de très intéressant», a fait valoir la coordonnatrice d’Équijustice Arthabaska-Érable, Michèle Gariépy.

Plusieurs partenaires, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, Hockey Québec, l’Association du hockey mineur de Victoriaville, la Ville de Victo, la Sûreté du Québec et l’Association québécoise des arénas et installations récréatives et sportives (AQAIRS), ont contribué à l’élaboration du guide. Mais on doit à Mélanie Bourque, intervenante à Équijustice Arthabaska-Érable, le gros du boulot pour ce projet d’envergure provinciale. «Ce guide, j’en suis certaine, a le potentiel de changer l’atmosphère dans les arénas de hockey mineur au Québec», a-t-elle souligné au cours d’une conférence de presse tenue au Complexe  sportif Sani Marc, un lieu qui ne relève pas du hasard.

Parce que, a-t-elle noté, les écarts de conduite de certains parents et spectateurs «constituent un véritable fléau».

Le manque de respect, la violence, l’intimidation, les menaces et les voies de fait, voilà autant de comportements inacceptables qu’on aimerait bien diminuer, à défaut de ne pouvoir les enrayer complètement, des amphithéâtres. «Des écarts de comportement lors d’un match, il y en aura toujours. Cela est attribuable au côté émotif du sport, à l’intensité, entre autres», a précisé Mélanie Bourque.

Le problème, a-t-elle expliqué, est l’inaction. «Personne n’ose intervenir lorsqu’un partisan dépasse les bornes par ses paroles ou ses gestes. À qui revient la responsabilité d’intervenir? Cette question, tout un chacun se la pose. Il s’agit d’une responsabilité partagée, a signalé Mme Bourque. Mais personne n’ose intervenir. On appelle cela l’effet spectateur. Plus il y a de témoins d’une situation, moins les gens sont portés à intervenir. Plusieurs voudraient peut-être le faire, mais ils ne savent pas ce qu’ils ont le droit de faire ou comment le faire.»

D’où l’importance de ce guide d’une quarantaine de pages dans lequel on retrouve les comportements inacceptables, la définition de l’effet spectateur et les cinq clés du succès pour un climat favorable :

-la mise en place d’une ou de plusieurs initiatives de prévention et d’intervention;

-l’utilisation d’un code d’éthique;

-la tenue d’une rencontre de parents en début de saison;

-l’identification d’une personne responsable de la gestion de cas au sein de l’organisation du hockey mineur;

-informer les parents des actions mises de l’avant.

Le guide vient également définir les rôles et les responsabilités de tous les acteurs impliqués, tant les membres du conseil d’administration que les parents, les responsables d’une équipe et de l’aréna, de même que les policiers.

Ce document d’un peu plus 40 pages a nécessité un an de travail. (Photo www.lanouvelle.net)

«Ce guide, a renchéri Michèle Gariépy, propose des pistes d’intervention pour agir avant, pendant et après une situation conflictuelle. Notre service de médiation citoyenne arrive après. On a besoin d’une tierce personne impartiale pour nous aider à trouver des solutions ou pour améliorer la situation.»

Représentant la Ville de Victoriaville, le conseiller Benoît Gauthier, ex-membre de l’Association du hockey mineur, a salué le travail accompli et les «moyens mis en place qui démontrent une volonté de prévenir la violence au hockey. «En espérant, a-t-il dit, que les gens amélioreront leurs comportements. Et  je suis certain que cela peut sûrement aider dans d’autres disciplines sportives.»

Quant à savoir si les gestes inacceptables, les épisodes désagréables connaissent une augmentation dans les arénas, il est bien difficile de les quantifier. «Cette année, à Victoriaville, nous n’avons pas connu d’incident majeur», a fait savoir Mélanie Bourque.

«Ce qu’on voit dans les médias, a ajouté Michèle Gariépy, ce sont souvent des cas extrêmes, mais ils ne sont pas si nombreux. Il s’agit plutôt de situations comme un parent irrespectueux envers un arbitre.»

Des cas de manque de respect, d’intimidation et de menaces s’observent souvent, de l’avis de Mario Lachapelle de l’AQUAIRS. «Peu de plaintes toutefois sont déposées, a-t-il fait remarquer. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas.»

Le Guide de gestion de cas au hockey a été lancé en conférence de presse, mardi après-midi. (Photo www.lanouvelle.net)

Il applaudit l’arrivée de ce guide qui figure déjà, a-t-il confié, sur le site Web de son association et sur Facebook.

Imprimé à 5000 exemplaires, le Guide de gestion de cas au hockey sera distribué aux différentes associations de hockey de la province.
Équijustice Arthabaska-Érable le publiera sous peu sur son site Internet, mais les intéressés peuvent consulter le document PDF à l’adresse https://equijustice.ca/data/guide-de-gestion-de-cas-au-hockey2.pdf.