Enseigner tout en apprenant

Maxime Desruisseaux, depuis cinq ans, et Carl Mallette, depuis deux saisons, occupent les fonctions d’entraîneurs adjoints chez les Tigres de Victoriaville. Il s’agit d’un rôle formateur tant pour les joueurs qu’ils dirigent que pour eux-mêmes.

«Ce que j’aime le plus de ce rôle, c’est d’encadrer les jeunes en les guidant dans ce que je connais. Ce que j’apprends de Louis (Robitaille), je tente également de leur transmettre d’une autre façon. Évidemment, il ne faut pas mélanger les rôles. Il y a l’entraîneur-chef et l’adjoint. Je suis également un gars qui aime aller à l’aréna et je crois que c’est contagieux. J’aime mettre de la vie», a souligné Mallette.

L’aspect formateur est d’ailleurs l’un des grands bonheurs du travail des adjoints. «Quand ils arrivent du midget AAA, ils ont des qualités et des forces différentes. Lorsque tu les vois atteindre un autre niveau grâce aux choses que nous pratiquons, c’est très gratifiant. Nous voulons gagner la coupe du Président évidemment, mais ce que nous voulons, c’est que nos jeunes joueurs s’améliorent. Nous nous créons également de belles relations. Je suis encore en contact avec des anciens de l’équipe», a raconté Desruisseaux.

Marcher sur la ligne

La relation entre les joueurs et les adjoints est quelque peu différente comparativement à celle de l’entraîneur-chef au sein d’une équipe. Ils doivent donc trouver la fine ligne entre développer une belle relation avec leurs protégés tout en demeurant autoritaires auprès d’eux pour qu’ils continuent de prendre au sérieux leurs messages. «C’est une ligne mince. Puisque c’est ma troisième année comme assistant, tu acquiers de l’expérience à ce propos. En l’absence de Louis, c’est nous qui donnions les lignes directrices. Nous n’avons jamais changé de personnalité à ce moment et les joueurs ont embarqué dans ce que nous leur avons présenté. Je crois que c’est l’expérience qui fait ça. Parfois, nous avons des messages à donner. Par exemple, en avantage numérique, le joueur doit comprendre que je suis son ami, mais à la pratique, je suis le grand frère. C’est le plus grand défi pour un assistant. Les joueurs doivent te respecter», a expliqué Mallette.

Pour Desruisseaux, la relation avec les joueurs revêt une importance capitale afin de faire un bon travail. «Certains sont loin de la maison pour la première fois tandis que d’autres ne sont pas encore des adultes. Il arrive donc des moments où ils sont tannants, car ils sont jeunes encore. Notre travail demande donc de la prévention. Oui, nous les supportons, mais parfois nous pouvons voir venir les coups. Aussi, pour le temps de glace, c’est facile pour les jeunes qui jouent souvent, mais pour ceux qui sont moins utilisés, il arrive qu’ils se remettent en question. Nous voulons qu’ils se sentent appréciés.»

Au-delà de l’aspect humain, Desruisseaux et Mallette sont également là pour les aider à se développer sur le plan hockey. «Ils sont rares les jeunes qui vont faire des heures supplémentaires de leur propre chef. Il faut que tu les prennes par la main. Ça fait partie de notre travail de les amener vers ça, que ce soit sur la glace ou en séance vidéo. Nous ne sommes pas là pour être autoritaires. Nous sommes là pour leur dire quoi faire, mais à partir du moment où ils ne le font pas, nous n’avons pas à les chicaner. Nous le disons et nous le répétons, mais nous ne franchirons pas la ligne de lever le ton ou de chicaner. Si ça ne leur tente pas, j’envoie ça sur le bureau de Louis. Nous avons une belle culture d’équipe, donc tu embarques ou non dans le moule des Tigres», a soutenu Desruisseaux.

Progresser avec l’aide de Louis

Ce n’est pas un secret pour personne, les adjoints ne veulent habituellement pas demeurer dans cette chaise pour toute leur carrière. Ils veulent progresser pour éventuellement devenir un entraîneur-chef à leur tour. L’actuel pilote des Félins Louis Robitaille est donc un précieux allié dans cette entreprise. «Dans mon cas, puisque je m’occupe des défenseurs et que Louis s’est occupé de la défensive comme adjoint pendant six ans auparavant, il amène un œil différent. Il va me confronter un peu plus, ce qui est correct, car nous ne sommes pas obligés de penser pareil. Maintenant, c’est notre troisième année ensemble, donc je sais comment il pense.»

«La plus grande aide, c’est de le voir aller tous les jours. Nous passons un nombre d’heures incroyable ensemble, donc nous apprenons de lui. Sa plus grande force, c’est qu’il nous pousse toujours à être meilleurs», a soulevé Mallette.