Le vélo d’hiver gagne de plus en plus d’adeptes

Le vélo d’hiver prend de plus en plus d’ampleur dans les grandes villes québécoises et en particulier à Montréal. Fait étonnant, le phénomène semble croître aussi dans de plus petites municipalités.

C’est le cas notamment pour la Ville Plessisville enclavée dans un territoire de 4 km carrés qui semble conçu parfaitement pour la pratique du vélo quatre saisons.

«À première vue, ça peut paraître casse-cou de faire du vélo en hiver, mais ce n’est pas du tout le cas. On n’est pas obligé de se lancer en pleine tempête», ont expliqué Jérôme Grenier et Patrick Breton qui font partie du Comité environnemental de L’Érable et qui ont justement offert des ateliers pour en démystifier sa pratique qui n’est somme toute pas très compliquée lorsque sont respectées les diverses consignes de sécurité.

«J’avancerais même qu’à 95% du temps en hiver, nos rues sont sèches et bien dégagées. Il n’y a pas de neige, ni glace. Alors, pourquoi se priver d’un tel plaisir d’aller se balader ou de faire du vélo de manière fonctionnelle, c’est-à-dire pour se rendre au travail, faire nos courses ou encore aller voir nos amis», de souligner M. Grenier.

L’enseignant en éducation physique au primaire estime qu’il y a plus d’une vingtaine de personnes qui s’adonnent de façon régulière à la pratique du vélo en hiver dans les rues de la Ville de Plessisville, dont de plus en plus d’adolescents.

Selon M. Grenier, les adeptes retirent de nombreux avantages à utiliser leur vélo à longueur d’année. «Faire du sport au quotidien, c’est excellent pour la santé, on ne peut se le cacher. L’utilisation de notre vélo est aussi un geste très environnemental puisque la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de la pollution atmosphérique au Québec sont liées au transport. De ce côté-là, le vélo est certainement une solution majeure pour aider à enrayer ce problème.»

La congestion routière ne pose évidemment pas de problème chez nous, mais plusieurs se plaignent du manque de stationnements. M. Grenier précise à cet effet que chaque vélo dans la rue, c’est aussi une auto de moins. «Quand on sait qu’une voiture prend environ dix fois l’espace d’un vélo dans les stationnements, toutes les institutions devraient encourager la pratique du vélo pour aider à la gestion de leurs stationnements.»

Pour M. Grenier, il ne fait aucun doute que l’utilisation du vélo est une mesure très économique, autant pour l’usager que pour la communauté. «On ne dépense que très peu de sous pour le faire rouler et on peut mettre notre argent sur des choses plus sensées que sur un véhicule qui est de plus en plus dispendieux.»

Son collègue Patrick Breton, enseignant au secondaire, encourage les gens à prendre leur vélo en hiver. «À Plessisville, on doit faire chauffer notre véhicule plus longtemps que son temps d’utilisation pour le trajet qu’on a à faire. Au bout du compte, on n’arrive pas plus rapidement à destination et le vélo nous permet d’apprécier l’hiver, de réaliser des économies d’essence et d’usure sur la voiture. Ça devient donc une excellente idée comme outil de déplacement.»

«Un vieux vélo adapté pour l’hiver muni de garde-boues et d’un bon pneu à clou à l’avant et d’un autre à gomme molle à l’arrière fait l’affaire. Il suffit ensuite de bien s’habiller et de mettre un casque de ski pour ceux et celles qui le désirent et le tour est joué. Ce n’est pas difficile, c’est de vouloir», de conclure M. Breton.