«La boxe, c’est un univers où on apprend la vie» − Benoit Gaudet

Superviseur des entraîneurs de l’Académie de boxe olympique KO-96, Benoit Gaudet continue de croire aux bienfaits du sport, malgré l’état de santé dans lequel se trouve Adonis Stevenson à la suite de son dernier combat. Sa pratique a déjà sauvé plusieurs vies à long terme, juge-t-il par son expérience l’ayant notamment amené à participer aux Jeux olympiques de 2004.

Lors de la récente inauguration du nouveau local de l’académie, à Victoriaville, l’état de santé de Stevenson, plongé dans un coma artificiel, a été parmi les sujets de discussion. Gaudet, un ancien boxeur professionnel et amateur, a parlé d’un «œil au beurre noir» pour le monde de la boxe.

«Ça fait mal. Nos boxeurs, on les aime. Stevenson, c’est un champion du monde. Donc c’est un grand. Par contre, il faut revenir sur terre. Un boxeur est conscient des risques relatifs au sport qu’il pratique. Mais la boxe, c’est un sport extrêmement encadré, autant par les entraîneurs que par les arbitres dans les combats. Les arbitres sont là pour s’assurer de la sécurité des boxeurs.» Les risques de commotion cérébrale sont moins grands que dans certains autres sports, souligne-t-il également. «Pour une personne à qui il va arriver un malheur comme Stevenson, il va y en avoir 1000 pour qui la boxe va avoir sauvé la vie. La boxe, c’est un univers où on apprend la vie. Des histoires où la boxe a sauvé des vies à long terme, il y en a des milliers.»

Distinction entre amateur et professionnel

Du côté de KO-96, les boxeurs et entraîneurs Matthew Luneau et Raphaëlle Béliveau tiennent à faire la distinction entre la boxe amateur et professionnelle. Par exemple, au niveau amateur, en plus du port du casque, les gants sont plus grands et les bandages sont moins rigides. Lors d’un combat, l’intervention de l’arbitre peut aussi se faire plus rapidement, témoignent-ils.

«Il y a un très gros clash entre le professionnel et l’amateur. Par exemple, dans les premiers combats, les gants sont plus rembourrés, on a un casque et les arbitres sont super sévères. En boxe professionnelle, jusqu’à tant que la personne ne soit pas capable de se relever au compte de 10, il va pouvoir continuer le combat et c’est là qu’il y a de grosses lésions», constate Béliveau.

Luneau trouve lui aussi important de faire la différence entre la boxe professionnelle et amateur. «Un gars qui est tombé dans le coma, dans l’histoire de la boxe amateur, ce n’est jamais arrivé. Il ne faut pas penser que ça va arriver parce que c’est arrivé à un gars pro. Les arbitres font vraiment attention aux boxeurs amateurs. C’est vraiment différent.»