Les pompiers nagent dans l’incompréhension totale

Le Syndicat des pompiers de Victoriaville, affilié à la CSN, a appris avec stupeur, le 23 novembre dernier, que la Ville n’irait pas de l’avant avec l’ajout cette année de quatre nouveaux pompiers permanents.

La convention collective de cinq ans, signée en octobre 2017, a introduit la notion de pompiers à temps plein avec la possibilité d’en arriver à 16 pompiers permanents en décembre 2021, si les finances de la Ville le permettent.

Parce qu’il faut bien le dire, le conseil municipal a, chaque année, au moment de préparer son budget, à décider d’allouer ou non la permanence à quatre nouveaux pompiers.

«On comprend cela, a confié le président du syndicat, Luc Pépin. Mais qu’est-ce qui a changé, en un an, pour en arriver à un tel revirement?»

Luc Pépin, président du Syndicat des pompiers de Victoriaville Photo www.lanouvelle.net – Archives

Les pompiers victoriavillois sont dans le néant, disent ne pas comprendre ce changement de cap. «À ma connaissance, la conjoncture n’a pas changé. Comment se fait-il qu’un an plus tard, il n’y ait plus de budget? Qu’est-ce qui fait que la Ville ne puisse respecter les engagements pris pour améliorer le temps de réponse et la sécurité des citoyens?», s’interroge Luc Pépin.

Les pompiers souhaitent obtenir des précisions quant au changement d’orientation des élus. «Je m’attends à ce qu’on m’explique cette décision, avec des raisons qui tiennent la route. Si la Ville est prête à revenir en arrière sur son objectif de sécurité, je veux savoir pourquoi», a précisé le président du syndicat, ajoutant que cet élément de la permanence de pompiers avait été un enjeu de négociations permettant certains compromis.

«On a le droit de questionner, a poursuivi Luc Pépin. On espère une collaboration positive.»

Chose certaine, les sapeurs n’ont pas apprécié la façon plutôt cavalière de la Ville dans ce dossier. «Nous les pompiers, nous ne sommes pas habitués à sortir sur la place publique. Nous travaillons plutôt à trouver des solutions», a-t-il conclu.

Le maire André Bellavance ne semble pas avoir apprécié, lui non plus, la façon de faire du syndicat qui a réagi par communiqué et qui a sorti «l’artillerie lourde» avec une participation de plusieurs pompiers à la séance du conseil municipal, lundi soir. «Je préfère la discussion à la confrontation. Notre décision ne constitue pas une attaque contre les pompiers», a précisé le maire Bellavance, mardi matin, lors d’un entretien téléphonique, tout en rappelant la volonté du conseil d’en arriver à 16 pompiers permanents dans un avenir rapproché.

En réponse à l’incompréhension des pompiers, le maire a fait valoir que les élus jonglent avec un budget de quelque 80 millions de dollars. «Nous devons considérer tous les tenants et aboutissants. Nous devons considérer les recommandations provenant de tous les services, des gens avec qui on travaille et prendre des décisions», a conclu André Bellavance tout réitérant sa pleine confiance et son plus grand respect envers les pompiers. «La situation actuelle ne change en rien la sécurité. Si on entend le contraire, c’est de la désinformation.»