Fermeture annoncée du BMR : Inverness tente de conserver sa quincaillerie

À l’approche du temps des Fêtes, la communauté d’Inverness doit vivre avec l’inquiétude de perdre sa quincaillerie. VIVACO groupe coopératif a pris la Municipalité par surprise en annonçant, le 23 novembre dernier, la fermeture imminente du BMR express. Loin de baisser les bras, certaines personnes s’activent afin de conserver un tel service sur le territoire.

D’abord prévue pour le 30 novembre, la fermeture du BMR express d’Inverness a été repoussée de deux semaines, à la demande de la Municipalité. D’ici le 14 décembre, la quincaillerie demeure ouverte les jours de semaine. La décision de mettre la clé dans la porte a été prise après avoir évalué la décision dans son ensemble, explique le directeur général de VIVACO, Gervais Laroche.

«On manque de main-d’œuvre. On avait beaucoup de difficulté à recruter à Inverness. Ça, c’est l’une des grandes problématiques qu’on avait. Ça nous amenait à épuiser nos ressources qu’on amenait de l’extérieur. On suppléait un peu avec ça. Ça posait un problème au niveau des ressources humaines, comme beaucoup d’entreprises. Il faut mettre nos forces à la bonne place.»

Une importante baisse au niveau des ventes a été enregistrée cette année, note également M. Laroche. D’autres facteurs liés à la santé et à la sécurité ont été pris en considération. Des investissements importants s’avèrent nécessaires. Certaines étagères doivent être remplacées et des problèmes d’infiltration d’eau guettent le bâtiment.

À Inverness, il n’était pas possible pour VIVACO de transformer le BMR en Dépanneur-Essence-Quincaillerie (DEQ) comme dans d’autres municipalités, en raison de certaines contraintes. Les espaces de stationnement sont peu nombreux et le quai de chargement, se trouvant tout près de la rue, pose problème, indique le directeur général.

Pris par surprise

Ayant été surpris par l’annonce de la fermeture du BMR, le Comité du développement économique d’Inverness (CDEI) considère important de conserver une quincaillerie dans la municipalité. Elle est essentielle pour la population en général, mais aussi les entreprises, les agriculteurs et les acériculteurs, estime l’un de ses membres, Claude Bisson.

«VIVACO et nous, on ne croit pas continuer le service tel qu’il existait avant et qui existe encore pour deux semaines. On ne pense pas que ça soit un modèle d’affaires qui soit très viable pour un très petit marché comme nous. Ce qu’on explore, c’est d’autres solutions. Appelons ça un hybride, peut-être pour faire affaire avec eux différemment.»

Dans ce dossier, le CDEI se donne un rôle de facilitateur. «À date, VIVACO semble réceptif à trouver une forme de partenariat quelconque. On va exploiter ça au maximum avant de chercher des alternatives. On devrait trouver quelque chose qui est gagnant-gagnant. Inverness, c’est un peu comme le petit village gaulois. À terme, on va avoir une quincaillerie ici.»

Selon M. Bisson, il se pourrait toutefois que VIVACO et Inverness n’en viennent pas à une entente d’ici le 14 décembre. Une fermeture momentanée pourrait donc survenir. Mieux vaut prendre le temps de bien analyser le dossier que de vouloir le régler le plus rapidement possible, croit-il.

Heures d’ouverture

Le maire d’Inverness, Yves Boissoneault, lui aussi pris par surprise par l’annonce, se montre déçu par la façon dont les choses se sont déroulées. À son avis, VIVACO s’éloigne du concept de coopérative en prenant ce genre de décision. Il croit toujours possible pour les deux partis de trouver une solution, notamment en modifiant les heures d’ouverture selon l’achalandage.

«Il faut qu’il ajuste son modèle d’affaires. Ce qu’il est en train de faire ici, il va le faire chez le voisin tantôt. Et je pense que tout le monde est conscient de ça. Il y a peut-être des ajustements qui sont profitables pour eux autres pour continuer à opérer partout dans nos municipalités. Si on ne se donne pas la chance de s’asseoir ensemble, tous les deux, on va être perdants.»

Mis à part par la vente de matériaux de quincaillerie, VIVACO joue un rôle important à Inverness, souligne M. Boissoneault. L’accessibilité aux grains, aux engrais chimiques, au gaz propane et aux produits acéricoles est importante pour de nombreux agriculteurs. «On scinde tellement les choses pour la rentabilité qu’on oublie tout ce qui vient avec. C’est un ensemble.»

Le directeur général de VIVACO précise, pour sa part, que cinq quincailleries demeurent ouvertes à proximité d’Inverness, soit à Laurierville, Lyster, Saint-Ferdinand, Saint-Jacques-de-Leeds et Thetford Mines. Plusieurs personnes à Inverness habitent plus près de l’une ou l’autre de ces succursales que celle de leur municipalité, fait-il remarquer.