La bulle moléculaire, de Taïwan à Victoriaville

Kathy Daigle et Patrick Brisson, propriétaires du Kaff & Kandy, ont passé les quatre dernières années à concocter des recettes de café puis de thé aux bulles, en plus de vendre des bonbons. Désormais, ils offriront leurs produits à la même adresse, mais sous une nouvelle formule et un nouveau nom : le Frank N’ Tea. Un projet qui pourrait bien se transposer ailleurs dans la province.

Lorsqu’ils sont devenus distributeurs de bulles fusion et de tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un bubble tea, sous le nom de Bubble Maniac, et après maints voyages à Taïwan et dans l’Ouest canadien, Katy Daigle et Patrick Brisson ont compris qu’il ne s’agissait pas que d’une mode, mais de l’avenir.

Inventée dans les années 1980 en Asie, la boisson à base de thé, à laquelle on ajoute des perles de tapioca, s’est transformée sous la main des deux entrepreneurs victoriavillois, troquant à la demande le tapioca pour les bulles fusion, inspirées de la cuisine moléculaire. À l’intérieur de ces petites billes d’agar-agar (gélatine végétale), on retrouve tout bonnement du jus de fruits.

Tout le Québec

Bubble Maniac fournit aujourd’hui en bulles quelque 200 points de vente au Québec. Au départ, l’idée du duo consistait simplement à s’approvisionner eux-mêmes, puisqu’ils demeuraient insatisfaits des services obtenus par leur distributeur. «On a développé des contacts à Taïwan, fait des recherches pour avoir les meilleures bulles, trouvé les fournisseurs», énumère Katy Daigle au sujet de la route parcourue.

Mais le succès de leur propre service de distribution prend rapidement une telle ampleur qu’ils ressentent le besoin de s’y concentrer. L’heureux problème est que leur bar à bulles du Kaff & Kandy fonctionne bien et leur permet d’offrir leurs propres produits. Puisque la clientèle s’y présente par allées et venues, les locaux leur paraissent grands.

Ils ont donc tranché en vendant leur bâtisse à MaxiPro, qui y installera son école de conduite, mais qui leur réserve l’espace dont ils avaient besoin pour leur bar. Ce pied-à-terre nommé Frank N’ Tea, que le public peut d’ores et déjà fréquenter, pourrait bien devenir le premier d’une chaîne.

De fait, la ferveur pour les bulles moléculaires intégrées à des boissons ne fait qu’augmenter. Que ce soit des enfants ou des personnes âgées, pour  certains le bubble tea constitue un besoin. En fait, il s’agit de la première observation faite par le couple, à la faveur de leurs voyages. «Nous sommes allés à Taïwan aussi pour voir, après 30 ans d’existence, quel était l’engouement, et il y a autant de gens avec un bubble tea qu’avec un verre de café entre les mains», de dire M. Brisson. Sa complice évoque les longues files d’attente pour obtenir le précieux nectar dans plusieurs grandes villes et que le phénomène s’accentue à Victoriaville.

Le bar de la rue Notre-Dame permettra d’explorer les applications possibles de cet espace maximisé afin de le transporter dans des villes où les locaux sont plus dispendieux. Déjà, Katy Daigle et Patrick Brisson confirment l’intérêt de certaines régions pour leur concept.