Conor Frenette, une recrue qui a le souci du jeu défensif

Au sein de chaque formation, il y a des héros obscurs qui accomplissent certains détails du jeu sans en retirer d’éloges particuliers de la part des observateurs, mais qui sont adorés par leurs entraîneurs. Chez les Tigres, Conor Frenette est l’un de ceux qui entrent dans cette catégorie.

Du haut de ses 17 ans, Frenette est l’une des armes de prédilection de l’entraîneur-chef Louis Robitaille lorsque vient le temps de déployer l’unité de désavantage numérique ou de protéger une avance. «J’ai toujours été un attaquant responsable défensivement. Le désavantage numérique, je prends ça à cœur. Ce n’est pas en montant d’un échelon que ça allait diminuer. Je crois que Louis a vu ça dès les premiers instants, ce qui fait en sorte qu’il n’hésite pas à m’employer dans ces situations», a commenté le principal intéressé.

«À sa manière, il est déjà un meneur chez les Tigres et il le sera pendant plusieurs saisons parce qu’il a acquiescé aux valeurs de l’organisation. Je n’ai pas rencontré beaucoup de joueurs avant le dernier repêchage, mais après notre rencontre, j’avais été grandement impressionné. C’est un garçon qui se présente bien et il a le feu dans les yeux. Je suis convaincu qu’il va avoir une belle carrière dans le junior et qu’il pourra jouer au hockey pendant longtemps. À cause de son éthique de travail et de son désir de vaincre, de bonnes choses vont continuer de lui arriver», a fait valoir le pilote victoriavillois.

Progression marquée à 16 ans

Ignoré à l’issue de sa saison de 15 ans passée dans le midget espoir, Frenette a fait le saut dans le midget AAA l’an dernier avec l’Intrépide de Gatineau. Profitant de la grande visibilité de son compagnon de trio Hendrix Lapierre, premier choix du repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), le Gatinois a su se mettre en évidence. Il a notamment obtenu 34 points en 40 parties avant d’en ajouter huit autres en séries éliminatoires. Cela, jumelé à son jeu défensif, lui a valu d’être sélectionné en troisième ronde par les Tigres. «Lors de la dernière année, j’ai pris confiance avec la rondelle. J’ai arrêté de m’en débarrasser. Au tour du filet, j’ai aussi pris mes aises. C’est là où je suis le plus confortable. Je prends notamment des retours à cet endroit. Je suis également bon en fond de territoire avec mes virages brusques, ce qui me permet de battre mes couvreurs. Il faut aussi dire que le fait d’avoir joué avec Hendrix Lapierre a aidé», a reconnu celui qui arbore le numéro 61 chez les Félins.

La façon dont il travaille fait également le délice de Robitaille qui n’hésite pas à vanter les mérites de son nouveau protégé. «Le succès de Conor Frenette passe par son éthique de travail. C’est un petit gars extrêmement intelligent. Il assimile les informations très rapidement et il est passionné. Quand tu discutes avec sa famille de pension, tu constates qu’il fait les choses de la bonne façon, même quand les projecteurs ne sont pas sur lui. Il a eu une bonne saison à 16 ans. Tout le monde disait que c’était parce qu’il jouait avec Hendrix Lapierre, mais là, il a déjà cinq points en sept rencontres. Il est en train de montrer que malgré sa petite stature, il joue gros. Il a le cœur grand comme l’amphithéâtre. Il fait tout de la bonne façon.»

S’adapter à un rythme plus élevé

Après s’être taillé une place au sein de l’équipe dès son premier camp d’entraînement dans les Bois-Francs, Frenette s’habitue tranquillement à son nouvel environnement. En sept parties, le centre de 5’10’’ et 161 livres compte cinq points et une fiche de -3. «Sérieusement, je trouve que ça va bien. Au début, j’ai commencé à l’aile et j’ai pu trouver ma confiance. Louis m’a ensuite placé au centre de Jérémy Côté et de Marc-Antoine Brouillette et depuis ce temps, la chimie opère entre nous. […] Nous prenons confiance et nous ne voulons pas arrêter. Notre objectif est de travailler fort chaque match et le succès vient ensuite.»

Parmi les principaux défis auxquels doit faire face la recrue de 17 ans, il y a les rigueurs d’un calendrier très chargé. Les Tigres sont au cœur d’une séquence, qui se terminera dimanche (14 octobre) contre l’Armada de Blainville-Boisbriand, de 10 parties en 18 jours. «J’étais quand même habitué avec le midget AAA, car c’était environ deux parties par semaine. Présentement, nous jouons des matchs la semaine en plus de faire de longs voyages. C’est évident qu’il y a un ajustement à faire, mais ce n’est pas si difficile. Le repos est simplement encore plus important», a-t-il conclu.