Laurent Luneau fait découvrir ses «Quatre paysages»

Avec son exposition «Quatre paysages», Laurent Luneau veut faire découvrir les paysages visuels et auditifs de ses souvenirs.

Il présente donc, jusqu’au 20 octobre, son travail à l’Atoll de Victoriaville. Un retour aux sources pour lui qui a fait partie des fondateurs de l’endroit (le Grave à l’époque). Toutefois, il faut remonter en 2008 pour trouver la dernière fois où il a investi les lieux de son travail artistique. «Je suis heureux d’être de retour ici avec une équipe jeune et dynamique qui est décidée à faire quelque chose d’intéressant avec l’endroit», apprécie-t-il.

L’exposition qu’il y présente a déjà été vue, en partie, du côté du Centre des arts de Shawinigan l’an dernier. Mais pour l’Atoll, puisqu’il disposait des deux salles, il a ajouté une œuvre, réalisée cet été. Tout part (et tourne autour) de trois souvenirs d’enfance de l’artiste. Le premier est l’installation, par la Shawinigan water and power, de l’électricité chez lui alors qu’il avait 4 ans. «Je me souviens qu’ils avaient brisé les murs pour amener la lumière. C’était comme un miracle pour moi», se rappelle-t-il.

Le second souvenir est celui de ses promenades en forêt avec son père. Le calme et le vent dans les feuilles, mais aussi la peur de se perdre dans ce grand espace. Quant au troisième souvenir, c’est sa première visite à Montréal à l’âge de 7 ans. «Le bruit, la circulation et, comme en forêt, la peur de se perdre», explique-t-il.

Est donc né de ces trois souvenirs un monument commémoratif. L’œuvre installative mélange adroitement urbanité et ruralité, forêt et «building», autant avec l’œil qu’avec l’oreille puisque le paysage est aussi forgé de sons, différents en ville et en campagne. Des colonnes, faites de treillis métallique et dans lesquelles passent des fils, sont assises sur une grande photo prise dans la forêt de Saint-Rémi-de-Tingwick (son village natal).

S’ajoutent à cela, sur le mur, deux impressions numériques imprimées sur plexiglas qui rappellent les forêts verticales avec une touche d’urbanité et sur un autre mur une mosaïque représentant un arbre, faite à partir de grillage sur lequel des bouts de carton (échantillons de peinture) sont tissés, formant un tout pixélisé qui vient encore rappeler la dualité entre la ville et la forêt.

Dans l’autre salle, il reprend le principe des colonnes grillagées, dont les fils électriques rappellent la végétation. Elles sont ornées de photos en noir et blanc empruntées au projet Victomaton qui viennent former, sur les immeubles, des fenêtres et qui ajoutent une vision plus humaine.

Les maths et l’art

Laurent Luneau a découvert ses talents artistiques en compagnie de Mme Bastien en 1978. «J’ai toujours hésité entre l’art et les maths», se souvient-il. Ainsi, après avoir enseigné cette matière quelques années, les arts l’ont rattrapé et il a mis 10 ans à faire son baccalauréat en arts. Une décision qu’il ne regrette pas. Maintenant retraité des maths, il s’adonne à temps complet à son art.