Cinq Françaises vivent la différence

Cinq jeunes étudiantes, natives de Colomiers en France, vivent et travaillent à Victoriaville pour l’été. Bien qu’arrivées depuis à peine deux semaines, elles réalisent à quel point nos personnalités, nos accents et nos territoires diffèrent.

Les Columérines résident à Victoriaville depuis le 26 juin. Elles y resteront pour huit semaines. Déjà, elles occupent un emploi à temps plein à la Ville. Une accueille les touristes à la Vélogare, deux participent à la patrouille verte à vélo et deux autres à l’entretien des espaces verts.

Marion Barthe, 18 ans, Université de Glasgow, Écosse

Certaines d’entre elles ont aussi collaboré au Grand pique-nique vert et aux animations dans les parcs. «On a la chance d’avoir une bonne ambiance au travail. Du coup, ça aide à apprécier le travail qu’on fait», de dire Julie.

Victoriaville fait partie des 60 municipalités participant au programme Intermunicipalité du Réseau Québec-France. Jumelée à Colomiers, Victo reçoit des stagiaires et en envoie autant en France depuis 2016. Les invitées actuelles évoquent toutes des raisons personnelles pour expliquer leur venue. Toutefois, elles ont en commun l’attrait pour l’échange interculturel qu’un tel stage implique. «Il y a la curiosité aussi, le voyage et l’aventure», note Raphaëlle.

Cette année, les voyageuses ne logent pas toutes ensemble. Juliette, Amina et Marion vivent en colocation, tandis que Raphaëlle et Julie sont hébergées par des particuliers. Ça ne les empêche pas de passer la plupart de leurs temps libres réunies.

Un bon réseau

Puisqu’elles n’ont pas les mêmes horaires de travail, pour l’instant, difficile d’organiser de grandes sorties à cinq. Néanmoins, les Françaises ont découvert les attraits touristiques des villages voisins et ont fait un saut au lac Nicolet. Elles n’ont pu s’empêcher, entre autres, d’aller au Festival de Jazz de Montréal et prévoient faire un tour à Ottawa ce week-end. En profiter au maximum, voilà le mot d’ordre. Elles ont d’ailleurs rédigé une liste de ce qu’elles aimeraient voir et faire.

«On a la chance d’avoir rencontré des groupes de jeunes par l’entremise de nos collègues et de leurs amis. Ils nous font découvrir la région. Nous n’aurions pu réaliser tout ce qu’on a fait jusqu’à présent sans eux. Ils nous aiguillent sur nos choix, nos destinations et sur ce que nous devrions éviter», se réjouit Marion. Travailler dans des lieux différents leur permet de développer plusieurs réseaux simultanément. La seule difficulté : s’adapter à un système de transports en commun moins accommodant que le leur.

Juliette Siréjol, 19 ans, IUT d’Auch, France

Dépaysement

Le Québec et Victoriaville ne ressemblent en rien à ce que ces filles connaissaient. «Les villes en France sont plus denses. Les maisons sont collées les unes sur les autres. On m’a dit que Victoriaville constituait une petite ville et son étendue me surprend», admet Raphaëlle.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, partager la même langue ne facilite pas nécessairement les échanges. L’accent, «c’est dur», lance Juliette. Puisqu’elles rencontrent des gens dans le cadre de leur fonction, elles doivent bien souvent leur demander de répéter.

Quant à leur coup de cœur victoriavillois, elles s’accordent pour élire le Mont Arthabaska.

Pour la première fois, les stagiaires d’ici entretiennent des contacts avec les Victoriavillois partis là-bas. Les Columérines nous confirment qu’ils vivent très bien l’expérience. «La France est en finale pour la Coupe du monde. Les Québécois ont rendez-vous dans la Fan Zone dimanche alors ils vivront notre victoire pour nous», regrette presque Marion.

Les Columérines seront bénévoles le 11 août lors de l’événement Rock la Cauze. Elles en profiteront pour fraterniser avec les Victoriavillois.