Héon et Nadeau acquiert Impart Litho… et y déménage

L’Imprimerie Héon et Nadeau vient d’acquérir Impart Litho. Pour l’imprimerie fondée il y a 80 ans par Albert Héon et Eugène Nadeau, il s’agit de la sixième acquisition de son histoire incluant celle qui avait fait passer l’entreprise des mains de Michel Héon (neveu d’Albert) à celles de ses fils Charles et David en 2000.

Charles Héon indique qu’il s’agit d’une heureuse fusion, puisque les deux entreprises sont en «bonne santé».

La transaction a été conclue le 31 mai, entraînera le regroupement de tout le personnel – une soixantaine au total – sous un même toit, celui d’Impart Litho au 383, rue de la Bonaventure.

L’entreprise Héon et Nadeau installée depuis 40 ans au 375, boulevard Labbé Nord quittera donc ses installations cet automne. Elle mettra son bâtiment en vente, un plancher de 10 752 pieds carrés.

«Je crois bien qu’il y aura suffisamment d’espace chez Impart Litho. Si on s’aperçoit que ce n’est pas le cas, on agrandira», dit son président. Le nom d’Impart Litho disparaîtra donc du paysage victoriavillois.

Impart Litho est située rue de la Bonaventure; elle est désormais propriété d’Héon et Nadeau

Charles Héon explique que, bien sûr les deux entreprises pouvaient rivaliser pour certains créneaux, mais, que dans l’ensemble elles exploitaient des marchés plutôt complémentaires. Impart Litho possède les presses pour de grands tirages, alors qu’Héon et Nadeau s’est spécialisée dans les petits tirages. Depuis un peu plus d’un an, elle a développé des produits comme des étiquettes en rouleau.

Le président de Héon et Nadeau illustre les activités des deux entreprises en recourant à une comparaison. «On aura besoin d’un tracteur pour couper rapidement le gazon d’un terrain de football; mais la tondeuse sera utile pour faire le tour des arbres d’un petit terrain.»

Il dit qu’en regroupant les deux imprimeries, l’entreprise pourra alors proposer toute une gamme de produits, de la carte professionnelle jusqu’aux livres et magazines.

Selon les frères Héon, les employés auraient bien accueilli la nouvelle du regroupement, notamment les représentants aux ventes stimulés par la proposition d’offrir un plus large éventail de produits.

Chez Héon et Nadeau, la vingtaine d’employés sont syndiqués, ce qui n’est pas le cas du côté de l’usine de la rue de la Bonaventure, précise le président.

Il a déjà dit et le répète aujourd’hui, la main-d’œuvre est difficile à recruter pour un métier «qui n’est pas en croissance».

Dans ce contexte, la fusion des deux imprimeries devrait «améliorer nos chances». Les frères Héon ne cachent pas que dans l’usine du boulevard Labbé Nord, la moyenne d’âge de la main-d’œuvre est plus élevée que du côté de la Bonaventure. Chaque départ à la retraite pose un défi aux imprimeurs.

Selon le président, les négociations ont été cordiales entre eux et les cinq actionnaires d’Impart Litho : Christian et Éric Morin (fils de Serge qui possédait l’entreprise auparavant), Daniel Morin (fils de Denis), Mario Ayotte et Michaël Champagne. D’ailleurs, seul le président, Christian Morin, profitera de la vente pour démarrer ses projets personnels. Tous les autres restent à l’emploi de l’entreprise dont ils étaient actionnaires.

Une histoire à écrire

Si l’imprimerie Héon et Nadeau a de l’histoire, Impart Litho plonge encore plus loin ses racines. Bien que fondée en 1997, comprenant déjà Impressions Trimocom (en 1985) et Litho Vic à Montréal (1997 à 1999, elle avait acquis l’Imprimerie d’Arthabaska en 1998. Cette dernière, avait démarré en 1866 pour sortir entre autres l’hebdomadaire L’Union des Cantons de l’Est. L’imprimerie et le journal ont notamment passé par les mains de Wilfrid Laurier.

Il s’agira, pour Héon et Nadeau de la dernière acquisition… puisqu’il n’y a plus de grande imprimerie sur la carte régionale, souligne Charles Héon. Héon et Nadeau avait d’abord acquis l’Imprimerie Forcier en 1971. En 1998, elle avait acquis l’Imprimerie des Bois-Francs de Bertrand Roux, l’Imprimerie Vic de Martin Poisson en 2003 et Impressions Hébert 2011 de Francyn St-Hilaire et Linda Hébert en 2014.

À 80 ans bien sonnés, Héon et Nadeau aurait de quoi écrire… et imprimer tous les pans de son histoire. Elle avait démarré ses activités rue Notre-Dame Est dans le voisinage de ce qui est aujourd’hui le Salon Marcel au centre-ville de Victoriaville.