Jean Landry retontit avec un nouveau parti

«J’y crois, c’est sérieux!», a lancé Jean Landry qui revient, une fois de plus, dans l’arène politique en briguant les suffrages dans Arthabaska sous la bannière d’un tout nouveau parti, l’Alliance provinciale du Québec (APQ).

«Je n’ai pas besoin de ça, a souligné Jean Landry. Mais les gens me disent que depuis 40 ans, c’est toujours pareil. Les gens sont tannés. Et j’ai la foi. Il faut des individus qui se lèvent pour clamer, assez, c’est assez!»

L’homme de 69 ans de Saint-Valère cumule près d’une dizaine de campagnes électorales. Tout a commencé par son élection, en 1993, comme député du Bloc québécois dans Lotbinière, sa seule victoire.

Par la suite, il a tenté sa chance, tantôt au fédéral, tantôt au provincial, comme conservateur, adéquiste ou comme indépendant.

Ne craint-il pas que certains perçoivent son retour comme une plaisanterie, après tous les autres essais infructueux? «La population veut un député qui se tient debout, qui est efficace. Un nouveau parti, c’est l’occasion d’opter pour quelqu’un qui saura bien représenter et défendre ses électeurs», a affirmé, haut et fort, Jean Landry, mercredi avant-midi, lors de son passage dans les bureaux de La Nouvelle Union, accompagné de son chef Sébastien Roy.

L’APQ a officiellement vu le jour en avril dernier, après deux ans de travail, a dit le chef de la formation. Pourquoi créer un nouveau parti? «Parce que le vrai message ne passe pas. Le fonctionnement du gouvernement n’est pas efficace. Il faut savoir faire du chemin avec le dollar qu’on va chercher dans la poche du contribuable», a expliqué Sébastien Roy, un ingénieur industriel de la région de Québec qui se présentera dans le comté de Chauveau.

L’Alliance provinciale du Québec rejoint des gens de tous horizons, de toutes allégeances. «Un péquiste pur et dur, et un libéral, m’ont assuré de leur vote», a soutenu Jean Landry.

L’APQ pense pouvoir présenter 15 candidats à l’élection d’octobre prochain. À ce jour, cinq candidats sont confirmés. Et l’APQ rejette le parachutage et mise sur des candidats issus de leur communauté. «Pour être candidat dans Arthabaska, par exemple, il faut connaître le milieu. En politique, ça prend des gens qui y croient, et des gens connectés avec leur communauté», a indiqué le chef Sébastien Roy tout en plaidant pour redonner le pouvoir aux décideurs locaux dans des domaines comme la santé et l’éducation.

La population sera-t-elle sensible aux propos de l’APQ? «Oui, quand on leur explique, les gens embarquent», a confié Jean Landry citant, en exemple, des citoyens rencontrés qui se montrent favorables à l’idée, selon lui, d’ouvrir les CLSC en tout temps, jour, soir, nuit et week-end, plutôt que d’investir dans l’agrandissement de l’urgence de l’hôpital.

L’Alliance provinciale du Québec travaille à établir sa base qui fera son chemin, croit Sébastien Roy qui sillonnera le Québec pour faire connaître le parti et ses idées.

Bien sûr, son parti ne prendra pas le pouvoir à l’automne. L’élection de trois candidats serait, à son avis, mission accomplie. «Mais nous serons une épine dans le pied du gouvernement. Nous n’avons pas d’allégeance. Nous n’avons pas à faire plaisir à des amis. Nous allons déranger et on saura se faire écouter. Un parti qui dérange peut exercer une bonne influence», a fait valoir le chef ajoutant qu’un effet boule de neige se fait déjà sentir.

«On ne révolutionne pas le monde avec notre plate-forme, mais on peut faire plus de millage avec l’argent que paient déjà les citoyens. On peut sincèrement faire mieux avec ce qu’on a déjà. On peut avoir davantage pour chaque dollar dépensé», a-t-il signalé.

Le chef de l’APQ a comme philosophie de départ de croire en l’intelligence des gens. «Mais le gouvernement dépense l’argent comme si nous étions plus ou moins intelligents», estime Sébastien Roy.

Questionné, par ailleurs, sur ce qu’il propose pour la circonscription d’Arthabaska, Jean Landry évoque, sans hésitation, la situation des préposées aux bénéficiaires. «Il en faut davantage, on doit les former. Les résidents doivent obtenir plus d’un bain par semaine», a-t-il indiqué, tout en se disant en faveur de l’immigration pour notamment aider à combler les besoins de main-d’oeuvre dans les entreprises.

Jean Landry compte s’adresser aussi à bien des jeunes qui ne votent pas, qui se désintéressent de la politique, la génération Y, selon lui. «Je veux aller les chercher, notamment par les réseaux sociaux.»