Michaël Vincent devient unique actionnaire du Complexe Sacré-Coeur

S’il en assurait la direction générale depuis sept ans, le jeune Michaël Vincent devient l’unique actionnaire de l’établissement qu’est le Complexe Sacré-Cœur situé dans le secteur Arthabaska à Victoriaville.

La compagnie Les Équités Temcap de Peter Cafaro et de son associé Nicholas Di Tempora, demeure propriétaire de l’immeuble qu’était l’ancienne maison des frères du Sacré-Cœur.

À l’issue d’une rencontre avec les propriétaires du bâtiment, Michaël Vincent s’est vu confier la présidence et l’actionnariat du Complexe, lequel se compose de quatre grandes salles de réception, trois salons et d’un service de traiteur. Cinq personnes y travaillent à temps plein, une dizaine à temps partiel.

Incombera aussi au jeune président, la gestion des loyers, puisque l’édifice abrite une trentaine de chambres ainsi que des locataires, des professionnels, des organisations et des institutions comme l’École Vision.

«J’ai maintenant carte blanche», dit-il, heureux de ce grand changement dans sa vie.

Un nouveau chef

Déjà, il annonce ses nouveautés.

Il a recruté le chef Thierno Habib Nimaga qui, occasionnellement, travaillait à la cuisine du Complexe. D’origine africaine, le chef a œuvré dans divers restaurants de Montréal et de la région (Gavroche et Pacini), ayant d’ailleurs exploité le bistro traiteur Le Paris Brest à Warwick.

C’est lui qui prendra les commandes de la cuisine du Complexe, le chef précédent, Stéphane Germain, ayant accepté de s’occuper de la gestion de la cuisine.

Un partenariat

Michaël Vincent s’est aussi associé l’entreprise de Stéphanie Allard, WN Événement – qui installera d’ailleurs son bureau au Complexe – pour l’organisation d’activités et de réceptions. «S’occuper de tout ce qui fait un événement, c’est beaucoup. En ce qui concerne mon équipe, nous assurerons les services de bar et de restauration.»

L’association avec WN Événement n’est pas nouvelle pour M. Vincent puisque c’est avec Mme Allard entre autres qu’il a attiré à Victoriaville l’activité du Dîner en blanc. «Nous avons aussi réussi à l’implanter cet été à Trois-Rivières.»

Une terrasse extérieure

Le nouveau président du Complexe «nourrit» d’autres projets, comme celui d’aménager, dès mai 2019, une terrasse de quelque 80 places sur l’une des toitures du haut édifice, donnant vue sur le Vieil-Arthabaska. Cette terrasse n’est pas installée que M. Vincent projette d’en créer une deuxième, juste au-dessus, l’année suivante.

Un parcours sinueux

Originaire de Drummondville, le jeune homme de 36 ans ose aujourd’hui raconter son parcours, sinueux, difficile. «Je me suis donné bien du trouble dans la vie; je suis tombé, je me suis relevé, je suis retombé et je me suis relevé», dit-il.

Michaël Vincent dirigeait le Complexe depuis sept ans. Il en devient le président et l’unique actionnaire.

Il a connu des problèmes de dépendance à la drogue, a vécu au milieu d’une «mauvaise gang» à Montréal pendant de longues années.

Ce ne sont pas ses trois thérapies successives, mais la peur qui a eu raison de ses dépendances. La peur de mourir, la peur qu’il a éprouvée à voir quelqu’un de son milieu se faire tirer, la peur de ne plus «dégeler».

À 20 ans, avec un chèque d’aide sociale, il est retourné, honteux, chez sa mère. «Je suis allé au Carrefour jeunesse emploi de Drummondville et je ne savais pas ce qu’était un cv!»

Ayant abandonné drogues et gens toxiques, il dit avoir croisé sur son chemin des gens aux yeux brillants. «Dès lors, j’ai commencé à me tenir avec de bonnes personnes. On devient une bonne personne quand on côtoie de bonnes personnes et on devient gagnant quand on côtoie des gagnants.»

Avant de s’installer à Victoriaville, Michaël Vincent avait suivi des cours en gestion, avait dirigé quelques artistes et avait commencé, dans son coin de pays, à témoigner de son parcours.

C’est à l’occasion d’une activité de bienfaisance à Montréal qu’il a fait la rencontre de Peter Cafaro, lequel s’apprêtait à acheter l’ancienne maison provinciale des frères du Sacré-Cœur à Victoriaville (en 2011). «Il m’a fait confiance en me disant qu’il y avait sûrement quelque chose à faire avec cet édifice.»

Michaël Vincent avait préféré taire une partie de son passé.

Aujourd’hui, président et actionnaire du Complexe Sacré-Cœur, il se sent les reins et les épaules assez solides pour se raconter, même prêt à reprendre des conférences pour démontrer que dans la vie, il y a toujours moyen de se relever de faux pas.