Une cuvée 2018 bien balancée, selon Pierre Cholette

Si à défaut de compter en ses rangs un talent générationnel tel qu’Alexis Lafrenière, la cuvée d’espoirs 2018 du repêchage de la LHJMQ en est une plutôt intéressante, selon la vision du recruteur en chef des Tigres de Victoriaville Pierre Cholette.

Parmi les espoirs les plus convoités cette année, les noms des attaquants Hendrix Lapierre (Intrépide de Gatineau), Patrick Guay (Cantonniers de Magog) et Mavrik Bourque ainsi que des défenseurs William Villeneuve (Cantonniers de Magog) et Jérémy Poirier (Grenadiers de Châteauguay) sont ceux qui reviennent le plus souvent. L’attaquant Josh Lawrence (Selects Academy de l’École South Kent) et le défenseur Lukas Cormier (Flyers de Moncton) sont, quant à eux, les meilleurs espoirs en provenance des Maritimes.

«C’est une bonne année, mais ça demeure difficile de l’évaluer par rapport aux précédentes. Ça peut prendre quelques années avant de savoir si ça en était une bonne ou le contraire. Le repêchage de 2018 s’annonce assez bien balancé avec de bons attaquants et de bons défenseurs. Par contre, il n’y a pas de gardiens dominants. C’est une continuité de la situation des gardiens au Québec lors des dernières années.»

Fait intéressant, peu de joueurs de la présente édition brandissent la menace des collèges américains. Parmi les espoirs de premier plan, seuls Josh Lawrence (Université de Boston), Thomas Bordeleau (Équipe nationale de développement américain) et Nicholas Savoie (Collège de Providence) ont manifesté leur désir de prendre la route des États-Unis dans le but de poursuivre leurs apprentissages. «Parmi les bons joueurs de l’encan, nous connaissons déjà ceux qui veulent évoluer ailleurs. Il n’y a pas d’histoires, d’hésitations. Il y a les situations de Lawrence, Bordeleau et Savoie qui sont déjà connues, mais pour le reste, je n’ai pas entendu parler qu’un des meilleurs espoirs ne voulait pas se rapporter à tel ou tel endroit.»

Un trou entre les défenseurs

Depuis quelques années, le Québec peine à produire un grand nombre de défenseurs de qualité pour la LNH. En 2018, le repêchage compte quelques défenseurs de haut niveau tels Villeneuve, Poirier, Lukas Cormier et Jérémie Biakabutuka (Riverains du Collège Charles-Lemoyne). Il semble cependant y avoir une grande marge entre le quatuor de tête et les autres. «Après les quatre ou cinq premiers défenseurs, il y a comme un trou. La raison derrière cette situation, et c’est une opinion personnelle, est que le jeu a tellement changé. Il faut donc s’adapter au fait que les défenseurs à plus petit gabarit ont de plus en plus de place. Le hockey s’adapte. L’époque des défenseurs à gros gabarit moins mobile semble révolue. Le rôle du défenseur a changé. Les recruteurs n’osent donc pas trop se mouiller», a exprimé Cholette.

Ce dernier indique toutefois que même si les recruteurs ne savent plus trop où donner de la tête lorsque vient le temps d’évaluer un arrière, cela ne change en rien leur valeur, notamment sur le marché des échanges. «Il faut les repêcher et les développer tout en étant patient avec eux. Si tu regardes le prix que ça coûte pour obtenir des défenseurs de qualité lors de la période des transactions, ça n’a aucun bon sens. Il faut sélectionner les bons gars, mais aussi s’assurer de les garder. À Victoriaville, nous en avons trop échangé au cours des dernières années malheureusement. Je pense notamment à Alex Breton, Maxim Lamarche et Jacob Sweeney.»