Impôt foncier : l’Union des municipalités du Québec sonne l’alarme

En attendant de dévoiler la liste d’épicerie électorale dressée à l’intention des chefs de parti, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a mis la table en présentant les résultats d’une étude qui conclut que les villes québécoises se dirigent tout droit vers une «impasse fiscale».

Selon le rapport d’analyse, la dépendance croissante des municipalités aux revenus générés par l’impôt foncier est intenable. Les villes québécoises tirent désormais près de 70 pour cent de leurs revenus de l’impôt foncier, soit 13,4 milliards $, lit-on dans l’enquête commandée par l’UMQ.

Le phénomène de dépendance est exacerbé par la dématérialisation de l’économie. Et l’heure n’est pas à l’attentisme, car il est appelé à prendre encore plus d’ampleur dans les années à venir, fait valoir le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, qui préside l’UMQ.

En entrevue, il a dit vouloir négocier un nouveau pacte fiscal avec le gouvernement, car il n’est «pas question» pour les villes «de taxer davantage», surtout que le manque à gagner dans les coffres des villes ne fera qu’augmenter au fur et à mesure que l’économie poursuit son virage.

Se basant sur les résultats de l’enquête publiée mercredi, il a soutenu que dans les cinq prochaines années, les villes devront composer avec «près d’un demi-milliard de dollars en pertes de revenu», et que cela représente «la pointe de l’iceberg».

Les assises annuelles de l’UMQ se mettent en branle jeudi à Gatineau. Le premier ministre Philippe Couillard donnera le coup d’envoi à l’événement en matinée. «Il aura de bonnes nouvelles pour les municipalités dans son discours», a soutenu son attachée de presse, Joçanne Prévost.

Une discussion avec des représentants de tous les partis (les chefs péquiste et caquiste Jean-François Lisée et François Legault et le porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois) se tiendra en après-midi. La séance sera animée par Stephan Bureau.