Le dernier accusé du projet Macramé condamné

Presque quatre ans plus tard, la page est tournée concernant le projet Macramé. Sébastien Gagnon, le dernier accusé en lien avec cette opération policière, a été condamné, mardi midi, à une peine de 14 mois d’emprisonnement.

Une peine qui résulte d’une suggestion commune du ministère public et de la défense qu’a entérinée le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec.

Sébastien Gagnon avait enregistré, en juin 2017, des plaidoyers de culpabilité à des accusations de complot, de trafic de stupéfiants et de possession de stupéfiants en vue de trafic.

En début d’audience, la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, a d’abord déposé les antécédents judiciaires de l’homme de 38 ans en semblable matière, à savoir deux possessions simples de stupéfiants, de même qu’une possession en vue de trafic qui lui avait valu, en 2000, des travaux communautaires.

«M. Gagnon n’est pas un acteur important, mais il est le dernier accusé à régler ses dossiers dans le cadre du projet Macramé», a précisé Me Prince.

La suggestion proposée de 14 mois de détention assortie d’une probation de trois ans tient compte, a-t-elle fait valoir, de son implication dans le réseau, du fait qu’aucune substance n’a été trouvée sur le lieu, ni à son domicile, et que la preuve en ce qui le concerne relève de l’écoute électronique. «C’est une suggestion qui considère aussi ses antécédents et du rapport présentenciel notant qu’il représente un actif pour la société», a ajouté la représentante du ministère public.

En défense, Me Guy Boisvert a souligné que son client a exprimé des regrets. «Il reconnaît les gestes, il admet l’ensemble des faits. Il n’a pas tenté de se disculper. Il reconnaît tout le tort causé à la société. Il accepte sa peine», a fait valoir l’avocat, ajoutant que depuis sa dernière arrestation, il a respecté, depuis trois ans et demi, toutes ses conditions de remise en liberté.

Après avoir purgé sa peine, l’homme pourra reprendre l’emploi qu’il occupe, a confié Me Boisvert.

Après avoir entendu Me Prince et Me Boisvert, le juge Bruno Langelier a accepté leur suggestion la qualifiant «d’adéquate, de pas excessive et d’appropriée dans les circonstances».

Évoquant le rapport présentenciel, le magistrat a souligné que l’accusé avait amorcé une réflexion, qu’il maintenait sa sobriété et qu’il s’est investi dans son travail. «Tout porte à croire que votre avenir sera positif», a noté le président du Tribunal, tout en lui faisant savoir qu’il obtient ce qu’il a lui-même cherché.

«M. Gagnon, vous avez cherché votre situation. Après quelques arrestations, vous avez persisté. Vous ne manquez pas d’intelligence, mais vous l’avez fait fructifier en marge des normes de la société, a indiqué le juge. Vous avez voulu obtenir des gains rapides. C’est ce qui vous a mené ici. La peine vous amènera à réfléchir. Ce sera peut-être celle qui fera en sorte qu’on ne vous verra plus devant les tribunaux.»

En plus de la peine d’emprisonnement, Sébastien Gagnon devra, dans le cadre de sa probation de trois ans, observer des conditions, dont celles de ne pas communiquer avec les individus du projet Macramé et de ne pas se trouver en présence de personnes qui s’adonnent au trafic de stupéfiants.

De plus, il lui sera interdit de posséder des armes pour une période de 10 ans.

Le projet Macramé

Le projet Macramé, mené en mars 2014, avait conduit à plus d’une quarantaine d’arrestations.

La frappe policière avait mobilisé pas moins de 175 policiers qui ont effectué des perquisitions  non seulement à Victoriaville, mais aussi à Tingwick, Warwick, Sainte-Clotilde-de-Horton, Saint-Samuel, Bécancour et Trois-Rivières.

Une opération qui avait nécessité plus d’un an d’enquête. Elle avait été initiée par la Sûreté du Québec du poste de la MRC d’Arthabaska à la suite d’informations obtenues du public.

Macramé visait le démantèlement d’un important réseau de trafic de cocaïne, de méthamphétamine et de cannabis actif à Victoriaville et dans la région.